Mais pas à n’importe quelles conditions !
Si la France, membre du Conseil de sécurité et présidente actuelle de l’Union européenne, a des devoirs, elle doit aussi avoir des exigences.
Vous les connaissez sans doute, messieurs les ministres, puisque, avec François Hollande et les présidents des groupes socialistes de l’Assemblée nationale et du Sénat, nous les avons transmises le 13 septembre dernier au Président de la République, qui nous a d’ailleurs répondu d’une manière que je qualifierai, pour rester aimable, d’évasive.
Tout d’abord, nous voulons un meilleur partage des responsabilités au sein de la coalition et une évaluation de l’impact de notre engagement en Afghanistan.
Nous souhaitons la relance d’un dialogue politique entre Afghans, car nous savons que les talibans jouent de la division autour du président Karzaï.
Nous jugeons urgent d’intégrer d’autres pays à la lutte antiterroriste en leur proposant d’entrer dans la coalition.
Nous pensons aussi que le Pakistan doit être invité à clarifier sa position, car les attaques transfrontalières à l’est du pays se multiplient et contribuent dangereusement à l’extension du conflit.
Nous voulons enfin un calendrier sur les objectifs, afin de ne pas donner à l’opinion publique non plus qu’au camp d’en face le sentiment de l’enlisement du conflit.
Mes chers collègues, notre vote positif est donc un vote de raison, et il ne s’agit aucunement d’un blanc-seing donné au Président de la République ou à la majorité.