Intervention de Aymeri de Montesquiou

Réunion du 22 septembre 2008 à 17h00
Prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan — Débat et vote sur une demande d'autorisation du gouvernement

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

…parmi eux les anciens communistes. Ils constituent notre appui le plus fort : nous devons totalement soutenir leur aspiration à la modernisation du pays.

Les nationalistes pour lesquels les forces alliées sont une agression et une armée d’occupation constituent un deuxième groupe.

Leur nombre augmente : on évalue leur progression à 10 000 nouveaux combattants depuis un an. Plus nous augmenterons nos forces, plus ils deviendront hostiles et agressifs.

Les groupes ethniques parfois antagonistes se rassemblent toujours contre l’envahisseur, l’histoire en témoigne. Ce conflit doit être gagné en rupture avec ce qui s’est fait jusqu’alors. Rappelons-nous que, lors du conflit en Irlande du Nord dans les années soixante-dix, les Britanniques, qui connaissaient parfaitement le terrain, avaient déployé au plus fort de la crise vingt soldats pour 1 000 habitants. Si l’on appliquait le même ratio en Afghanistan, il faudrait 620 000 hommes, au lieu des 216 000 soldats actuellement engagés. Cette voie serait absurde.

Auprès de ces nationalistes, la stratégie de la force pure est illusoire, contreproductive même dans cette guerre asymétrique. Il faut donc revoir notre stratégie pour optimiser le cadre de l’action des alliés : peace building plutôt que peace keeping. Il faut leur démontrer que la présence alliée est synonyme de développement économique, et non de prosélytisme occidental.

Néanmoins, ne nous laissons pas rassurer par l’aspect quantitatif de l’aide financière internationale. Il faut repenser toute notre stratégie de développement en portant l’effort sur le qualitatif plutôt que le quantitatif ! Sur les 5 milliards de dollars alloués, combien ont-ils bénéficié à la population afghane ? Combien ont été détournés ?

Les 20 milliards supplémentaires annoncés risquent même d’avoir un aspect négatif si on ne redéfinit pas une méthode pour leur utilisation.

Monsieur le ministre des affaires étrangères, vous préconisiez un appel massif aux ONG.

Certaines ont un rôle très positif, d’autres consomment des crédits de fonctionnement exorbitants. Les populations le savent, et cela les exaspère.

Ainsi, dans un village que j’avais visité, chaque habitation construite par une ONG locale revenait à 700 euros. La même habitation construite dans une vallée voisine par une ONG internationale coûtait cinq fois plus !

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