Vingt-cinq pays européens se trouvent engagés en Afghanistan ! Nous y assistons non pas à une poursuite de l’américanisation des forces de l’OTAN, comme vous l’avez affirmé, mais, au contraire, à leur européanisation.
Vous souhaitez que les opérations soient dirigées par des structures civiles, politiques ? Mais nous tenons nos consignes du Conseil de sécurité des Nations unies ! Existe-il une instance plus légitime ? Peut-être, mais alors il faut la trouver !
Sur le plan militaire, c’est effectivement l’OTAN qui dirige les opérations. Mais qui lui a demandé d’agir ? C’est nous ! Et le Conseil de sécurité, en 2003 et en 2005, non seulement lui a donné un mandat, mais l’a fait avec l’accord et des Russes et des Chinois, parce qu’un commandement était nécessaire.
Cette structure est insuffisante, l’organisation imparfaite, la coordination défaillante ? Certes ! Nous souhaitons d'ailleurs qu’un commandement commun soit institué, qui unifie l’opération Enduring freedom et la FIAS. Mais combien de temps faudra-t-il pour instituer cette structure ?
Croyez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs : une concertation approfondie a été lancée à ce sujet dans l’Union européenne, et le ministère des affaires étrangères français y prend toute sa part. Nous discutons en particulier avec nos amis Anglais, qui ont déployé 8 500 hommes en Afghanistan, où ils ont déjà consenti des sacrifices considérables, avec de nombreux soldats blessés ou même, hélas, tués, comme les nôtres. Nous associons à cette réflexion les Allemands, qui se trouvent présents dans le nord de l’Afghanistan, où ils rencontrent moins de difficultés, ainsi que tous les autres pays européens.
Nous espérons, à l'occasion du changement d’administration aux États-Unis, élaborer le calendrier d’une coopération transatlantique plus efficace, pour définir cette nouvelle stratégie que nous appelons de nos vœux. Et c’est ce que les Afghans nous demandent !
Mesdames, messieurs les sénateurs de l’opposition, M. Hamid Karzaï et son gouvernement n’ont pas votre approbation. Croyez-vous d'ailleurs qu’ils aient le soutien de toute la population afghane ? Il reste que M. Karzaï est le premier président à avoir été élu par les Afghans. Et je rappelle aussi non seulement qu’une assemblée a été élue, mais qu’elle compte 40 % de femmes !