Intervention de Hervé Morin

Réunion du 22 septembre 2008 à 17h00
Prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan — Débat et vote sur une demande d'autorisation du gouvernement

Hervé Morin, ministre :

Madame Demessine, je vous confirme que la nature des missions ne change pas. Ce n’est pas parce que nous avons décidé de placer des troupes supplémentaires dans la vallée de Kapisa que ces missions sont modifiées : il s’agira toujours d’établir la sécurisation et la stabilisation de la vallée.

Certains déplorent que la stratégie ne soit pas assez globale et prétendent qu’il faudrait se préoccuper davantage de développement. Mais comment faire du développement sans avoir préalablement garanti la sécurité de la zone ? Comment construire des écoles, des canaux d’irrigation, des hôpitaux, des dispensaires, sans sécurité et sans stabilité ? Je le répète, pour que le peuple afghan puisse bénéficier de l’effort international, ce sont des préalables nécessaires. Certes, cet effort est insuffisant, et nous en connaissons tous les défauts, mais, sans sécurité ni stabilité, il sera vain.

Depuis six ans, l’effort que nous avons déployé pour former l’armée nationale afghane a commencé de porter ses fruits. Cette armée n’existait pas : elle compte aujourd'hui 50 000 hommes et, grâce aux 4 000 officiers afghans que nous avons formés, elle est capable de mener des opérations.

Progressivement, nos efforts donnent des résultats. Il ne faut donc pas que les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui nous conduisent à considérer que l’intégralité de la politique menée depuis six ans est bonne à jeter.

À ceux qui préconisent le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, je pose la question : le retrait, pour quoi faire ? Pour redonner aux talibans la mainmise sur le pays

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