Intervention de Christian Poncelet

Réunion du 12 octobre 2004 à 16h00
Allocution de m. le président du sénat

Photo de Christian PonceletChristian Poncelet, président :

Les dénigreurs déclarés du Sénat devraient se mettre au goût du jour, car, à l'échelle de notre planète, le bicamérisme a le vent en poupe.

Au nom de quelle conception altière et à rebours de l'exception française, ce qui est bon pour les autres Etats ne le serait-il pas pour notre pays ?

Un tel dénigrement est d'autant plus absurde que le modèle sénatorial français représente une valeur sûre à l'exportation.

Ce rayonnement accru du Sénat français est le fruit de la politique de rénovation que nous avons mise en oeuvre, tous ensemble, mes chers collègues, depuis maintenant six ans.

Deux maîtres mots résument cette démarche collective : ouverture et modernisation.

Ouverture sur l'Europe et le monde, avec la création d'une antenne sénatoriale à Bruxelles, le processus de fédération des Sénats du monde, initié par notre assemblée, et l'intensification de nos actions de coopération et d'ingénierie parlementaires.

Ouverture sur les collectivités locales, ensuite, avec l'établissement d'un partenariat privilégié nourri par les Etats généraux des élus locaux et alimenté par une politique active de services offerts à tous les élus locaux.

Ouverture également sur le monde de l'entreprise, avec l'établissement de passerelles entre le Sénat et les acteurs économiques.

Ouverture sur les collectivités territoriales, ouverture sur l'entreprise, mais aussi ouverture sur la société, avec l'instauration de rendez-vous citoyens axés sur l'économie, l'histoire ou les questions de société.

Ouverture, enfin, sur la culture, avec, comme fil conducteur, la restitution au grand public des lieux mis à la disposition du Sénat en leur incorporant une valeur ajoutée culturelle.

Nous aurions pu garder ces trésors pour nous seuls et continuer à vivre cachés. Nous avons, à juste titre, fait le choix inverse, celui de l'ouverture, celui de la générosité.

Bien nous en a pris, car ces manifestations, qu'il s'agisse des expositions de peinture au Musée du Luxembourg ou de photos sur les grilles du jardin, connaissent un vif succès ; l'exposition « Véronèse profane » est là pour le confirmer.Vox populi, vox Dei.

Loin de transformer le Sénat en entreprise de spectacles, ces manifestations ont contribué, pour un coût raisonnable, à mieux le faire connaître et à donner un écho accru à nos travaux législatifs ou de contrôle. Il est facile, à coups de médisances mal intentionnées, de comparaisons truquées et de citations tronquées, de susciter une tempête dans un verre d'eau...

Ouverture, mais aussi modernisation du Sénat qui constitue, avec la Présidence de la République, le seul exemple institutionnel, sous la République, d'autoréforme.

Dans un pays où règne une culture des droits acquis, nous avons pris l'initiative, pour normaliser l'existence du Sénat, de réduire la durée de notre mandat et d'abaisser l'âge d'éligibilité sur nos travées.

En contrepartie, nous avons obtenu, ne l'oublions pas, - l'autoréforme formait un tout -, une application plus harmonieuse de la proportionnelle et un accroissement de nos prérogatives par la reconnaissance d'une saisine prioritaire pour les projets de loi relatifs à l'organisation des collectivités territoriales.

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