Intervention de Georges Othily

Réunion du 7 décembre 2005 à 22h30
Loi de finances pour 2006 — Compte de concours financiers : accords monétaires internationaux

Photo de Georges OthilyGeorges Othily :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, à l'occasion du 23e sommet Afrique-France qui s'est tenu à Bamako la semaine dernière, le Président de la République française a plaidé en faveur du « doublement de l'aide publique mondiale » pour la porter à 150 milliards de dollars par an.

Mais il a également précisé : « On ne peut pas imaginer que cette aide publique au développement soit uniquement d'origine budgétaire. Donc, il faut trouver de nouveaux moyens, des financements innovants, une taxation internationale pour apporter les ressources indispensables sans lesquelles nous ne développerons pas les régions qui doivent être développées et nous ne donnerons pas aux jeunes qui s'y trouvent la capacité d'y rester. » C'est ici que se situe le véritable enjeu de l'aide publique au développement.

Le projet de budget de la mission « Aide publique au développement » pour 2006 permet à notre pays d'accroître ses efforts de solidarité en faveur du développement des pays du Sud. Les volumes de crédits que vous nous présentez, madame la ministre, sont conformes à l'objectif fixé par le chef de l'État.

Aussi, dans ses grandes lignes, ses agrégats et ses priorités, le budget de la mission « Aide publique au développement » est à la hauteur des moyens dont nous disposons. C'est pourquoi il recueillera ma voix et celles d'une majorité des membres de mon groupe.

Bien plus que le territoire métropolitain, la Guyane est confrontée à une situation d'urgence très spécifique en matière d'immigration clandestine, ce qui pose, bien évidemment, la question de l'aide au développement de la France en direction des pays voisins de la Guyane.

La Guyane compte près de 260 000 habitants, dont plus de 50 % appartiennent à des communautés étrangères de 130 nationalités différentes réparties sur seulement 22 communes qui recouvrent un territoire aussi grand que le Portugal !

Aussi, la Guyane représente-t-elle dans son environnement régional un pôle de prospérité très attractif, caractérisé par un niveau de vie sans commune mesure avec celui des pays avoisinants.

Elle suscite une forte immigration clandestine qui se caractérise, comme nulle part ailleurs sur le territoire français, par ce que j'appelle une « immigration-guichet ».

Dans ces conditions, il est urgent que les pays voisins de la Guyane parviennent à des niveaux de développement qui permettent à leurs populations de vivre, et non plus de survivre, sur leurs propres territoires nationaux.

Pouvez-vous, madame la ministre, m'apporter des précisions et des chiffres sur la politique d'aide publique au développement de la France dans les zones Caraïbe et Amazonie ?

Quel bilan peut-on, d'ores et déjà, tirer des mesures décidées lors de la Conférence de Cayenne sur la reconstruction d'Haïti qui s'est tenue le 20 mars dernier ? À cette occasion et sur l'initiative de la France, cette Conférence a réuni quinze délégations de pays et d'organisations internationales engagés dans l'aide à Haïti. Il a été décidé d'accélérer des projets concrets ayant une incidence directe sur la vie quotidienne des Haïtiens dans des domaines bien identifiés.

Autre zone voisine de la Guyane, l'Amazonie. Il y a quelques semaines, le 25 novembre, se tenait au Pérou une réunion de l'Organisation du traité de coopération amazonienne, l'OTCA. Huit pays du bassin amazonien, dont les pays limitrophes de la Guyane, sont membres de cette organisation depuis 1978, mais pas la France. Depuis la conférence de Manaus de l'année dernière, les membres de l'OTCA se sont prononcés en faveur de la présence de la France en tant qu'observateur. Pouvez-vous, madame la ministre, nous renseigner sur l'état d'avancement de ce dossier ? Quelles pourraient être les modalités de notre adhésion ? Ne pourrait-elle pas prendre la forme de « membre associé », sur le modèle de celle que nous avons au sein de l'Association des États de la Caraïbe ?

J'apprécierais, madame la ministre, de connaître vos intentions sur l'ensemble de ces actions.

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