Monsieur le sénateur, je suis moi aussi très heureux d'être présent pour répondre à votre question, car je connais l'importance de cet axe de circulation particulièrement fréquenté et très accidentogène.
Dans le cadre de la politique nationale engagée en faveur de la sécurité routière, nous devons consacrer des efforts spécifiques pour certaines parties du territoire qui se signalent par une particulière dangerosité et des statistiques très préoccupantes.
Vous avez appelé mon attention sur la RN 102, qui relie le couloir rhodanien à l'autoroute A 75, plus particulièrement sur la partie située en Haute-Loire. D'une certaine manière, le Gouvernement a bien compris l'intérêt que présente cette route pour la Haute-Loire et l'Ardèche puisqu'il l'a classée grande liaison d'aménagement du territoire lors du CIADT du 18 décembre 2003.
A cette occasion, nous avons pris un certain nombre de décisions concernant de grandes infrastructures, de grands classements et, parallèlement, nous avons prévu les moyens financiers nécessaires avec la création de l'agence pour le financement des infrastructures de transport, l'AFIT, dont nous reparlerons à l'occasion de la discussion budgétaire dans quelques jours.
Un important aménagement est prévu sur la section comprise entre l'A 75 et le Puy-en-Velay ; il s'agit du contournement, sur treize kilomètres, de Brioude, Vieille-Brioude et Largelier.
Une première phase a été mise en service en 1998. Les travaux de la seconde phase ont débuté à la fin de l'année 2002 avec les ouvrages d'art courants. Les terrassements sont en cours depuis juin 2003 et le viaduc sur la Vendage devrait être achevé d'ici à 2005. La mise en service en totalité du contournement doit pouvoir intervenir en 2006.
Sur la section comprise entre Brioude et le Puy-en-Velay, les discussions menées lors de l'élaboration du contrat de plan entre l'Etat et la région Auvergne n'ont pas permis d'inscrire de financement. C'est un fait que l'on peut tous regretter, mais je vous ferai une proposition d'ouverture à la fin de mon intervention.
Pour répondre sans délai au souci - qui est aussi le vôtre - de sécurisation de cet itinéraire, il est prévu, dans le plan régional d'aménagement de sécurité, le PRAS, la réalisation du giratoire de Coubladour, à l'intersection de la route nationale 102 et de la route départementale 906. Les travaux débuteront au printemps prochain.
D'autres points d'accumulation d'accidents méritent d'être traités avant la fin du contrat de plan ; ils sont en cours d'étude et il conviendra, en 2005, de préciser leur programmation, que nous suivrons ensemble.
Je peux d'ores et déjà vous dire - ce sont les dernières nouvelles annoncées, voilà dix jours à peine, en Corse, par le Premier ministre -, sur la relance du volet routier des contrats de plan, que 300 millions d'autorisations de programme supplémentaires et 150 millions d'euros de crédits de paiement peuvent laisser espérer une certaine accélération du traitement des points les plus accidentogènes. Nous pouvons d'autant plus nous réjouir de cette nouvelle que ce n'est pas rien, à l'heure actuelle, de sortir 150 millions de crédits de paiements, en euros surtout !
Une étude est lancée pour définir les aménagements souhaitables sur cet axe. Nous devons en particulier examiner la mise à deux fois deux voies de l'ensemble de la section A 75 - Brioude sur dix kilomètres, compte tenu des trafics atteints : 13 000 véhicules par jour. Au-delà de Brioude, en direction du Puy, nous devons également réfléchir aux opérations supplémentaires à engager au-delà du XIIe plan pour adapter cet itinéraire à la croissance progressive du trafic.
En tout état de cause, le financement de ces aménagements devra trouver sa place dans le cadre des prochains contrats de plan, à moins, monsieur le sénateur - et c'est là que je fais l'ouverture importante à laquelle je faisais allusion tout à l'heure -, qu'il y ait un consensus entre les parties signataires du contrat de plan, notamment eu égard aux crédits qui viennent d'être annoncés par le Premier ministre.
Je suis tout à fait ouvert à des propositions de modifications, à l'intérieur de la même enveloppe bien sûr, qui seraient destinées à privilégier certains tronçons de cette voirie à grande circulation au détriment de projets dont les études seraient moins avancées, de façon, là encore, à améliorer la sécurité.
Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre insistance, qui est tout à fait justifiée. Là encore, je suis tout à fait ouvert à la possibilité de modifier par avenant le contrat de plan pour accélérer certains aménagements particulièrement dignes d'intérêt, sur le plan notamment de la sécurité routière.