Mais ce dérèglement n’aurait pu se développer sans l’existence de centres offshore, sans « dumping réglementaire », sans des règles « pousse-au-crime » de rémunération des opérateurs et sans les fausses valeurs décernées pour la plupart par des agences de notation défaillantes.
Tous ces excès entraînent un ralentissement de l’économie dans le monde entier.
Nous savons que l’Asie va continuer à croître, mais moins vite qu’auparavant.
Nous savons que l’Europe sera rudement affectée par le ralentissement.
Nous savons que la France le sera évidemment aussi.
Il y aura des conséquences sur l’activité, sur l’emploi et sur le pouvoir d’achat des Français. Il serait absurde et irresponsable de le nier aujourd'hui.
Dans cette tempête, les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités.
Le plan Paulson a été adopté par le Congrès américain.
Sous l’impulsion de la France, les Européens, quant à eux, se sont décidés à agir ensemble.
Présidente de l’Union européenne, la France ne pouvait pas, dans ces circonstances, en rester à un rythme de travail ordinaire, raison pour laquelle le Président de la République a convoqué samedi dernier le sommet du G4.
Cette initiative a permis de fédérer les énergies, de lancer une dynamique d’action concertée. Elle a été confirmée, avant-hier, par la déclaration commune des Vingt-Sept et, hier, par la réunion du conseil Écofin, sous la présidence de Christine Lagarde. Cette série de réunions culminera notamment avec le Conseil européen, la semaine prochaine.
Samedi, les participants au G4 ont pris des décisions fortes. Ils ont appelé à la tenue, à une date la plus rapprochée possible, d’un sommet au niveau mondial qui refonde la gouvernance du système financier international.
Ils se sont entendus pour que toutes les entités financières d’une taille significative soient à l’avenir supervisées. Il y avait des trous béants dans le système : à l’évidence, ils devront être bouchés.
Aux États-Unis, les banques d’investissement n’étaient pas supervisées, et n’importe qui pouvait distribuer des crédits bancaires aux particuliers. La dérive des subprimes, c’est ce qui arrive quand les vendeurs ne sont pas les prêteurs et quand chacun reporte sur l’autre la responsabilité de l’examen de la solvabilité de l’emprunteur.
Dans notre économie mondialisée, les places offshore, la concurrence des hedge funds – instruments dérégulés, mais qui avaient accès aux marchés – ont mis une pression considérable sur les acteurs qui voulaient être raisonnables, mais qui, dès lors, couraient tout simplement le risque de voir les flux financiers se détourner d’eux.
Notre message pour le futur sommet du G8, c’est celui que la France porte avec force depuis la campagne présidentielle : la mondialisation doit s’accompagner de règles claires et équitables de réciprocité, d’équité et de responsabilité.