Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Réunion du 8 octobre 2008 à 21h30
Crise financière et bancaire — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Ne nous voilons pas la face ! Contrairement à ce que semble croire M. le président de la commission des finances, cette crise sera profonde et durable, à la mesure des déséquilibres qui se sont creusés non seulement entre l’économie réelle et l’économie financière, mais aussi dans l’habitude prise par les États-Unis, au cœur d’une globalisation qu’ils ont impulsée depuis plus de trente ans, de vivre très au-dessus de leurs moyens, s’endettant à tout va – 316 % de leur PIB –, captant 80 % de l’épargne mondiale, avec un déséquilibre de leurs comptes extérieurs équivalant à six points de leur produit intérieur brut.

On incrimine à juste titre les dérives du capitalisme financier, mais pourquoi ces dérives se sont-elles produites ? Qui les a encouragées sinon ce demi-dieu, M. Alan Greenspan, qu’on encensait hier et qui est aujourd’hui jeté à bas de son piédestal ? N’est-ce-pas lui qui a encouragé l’endettement des ménages américains et la titrisation qui a déresponsabilisé les prêteurs ?

On sait très bien que, pour sortir de la crise née de l’éclatement de la bulle technologique, M. Greenspan a encouragé la bulle immobilière qui lui permettait de relancer l’économie et de financer les projets dispendieux de l’administration Bush, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

L’endettement des ménages ne touche pas que les États-Unis, mais, pour l’essentiel, la crise est américaine. Elle obéit à une logique qui est d’abord américaine.

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