Intervention de Jean-Jacques Jégou

Réunion du 8 octobre 2008 à 21h30
Crise financière et bancaire — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Jean-Jacques JégouJean-Jacques Jégou :

Nous avons permis que les prix de marché puissent sérieusement s’écarter des « fondamentaux », des valeurs économiques de la vie réelle. Ainsi, pendant de nombreuses années, la bourse enregistrait des taux de rendement bien supérieurs au taux de croissance des économies, ce qui était anormal, avouons-le. C’est là notre erreur !

Il est également incontestable qu’il y a eu erreur de diagnostic sur la gravité de la crise et sa capacité de contagion à l’ensemble du système financier. Le Gouvernement espérait que l’Europe et la France ne seraient pas touchées ; il a failli s’en convaincre et nous avons ainsi perdu de précieuses semaines qui auraient pu permettre d’organiser en amont une ébauche de solution au niveau européen.

On réalise a posteriori le défaut de surveillance et de régulation qui a empêché que l’on réagisse suffisamment tôt au phénomène car, même si les banques sont soumises à un strict contrôle, les fonds d’investissement, les fameux hedge funds, qui sont de gros investisseurs, ne sont pas contrôlés. Les agences de notations, théoriquement garantes de l’évaluation des risques des acteurs financiers, ne sont pas non plus soumises au contrôle et on ne connaît pas la procédure au terme de laquelle ces agences déterminent si un fonds est coté AAA, BB, B +, A-, etc. Tout cela peut nous donner le tournis mais ne doit pas occulter la question de fond : pourquoi ces agences de notation ont-elles tous pouvoirs ? Car, nous le savons, avec tous leurs moyens, elles ont parfois des réactions assez atypiques.

Je ne reviendrai pas sur l’enchaînement de la crise que nous connaissons tous. Nous devons maintenant faire face aux conséquences, qui peuvent être catastrophiques pour notre économie. Nos banques d’affaires, qui sont de taille moyenne et assurent une part importante du financement des entreprises, ne sont touchées pour l’instant que marginalement mais elles sont complètement paralysées par le manque de liquidités. C’est pourquoi nous souscrivons, monsieur le ministre, à l’action que vous avez menée en faveur des PME car, lorsque les dirigeants de PME souhaitent investir, ils rencontrent toutes sortes de difficultés pour y parvenir.

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