Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 8 octobre 2008 à 21h30
Crise financière et bancaire — Questions et réponses

Photo de Nicole BricqNicole Bricq :

Devant nos collègues députés, lors de la séance des questions d’actualité, Mme Lagarde a déclaré que le Gouvernement s’efforçait de donner à l’économie réelle les moyens de résister aux dégâts causés par l’économie financière. C’est un aveu ! C’est aussi la validation de ce que dit l’opposition depuis plus d’un an en même temps qu’un désaveu de tout ce qu’a fait le Gouvernement au fil de ses projets de loi. J’ai encore en mémoire les débats de cet été sur le projet de loi de modernisation de l’économie : on ne cessait de présenter la place de Londres comme la référence et de mettre en avant la concurrence que la place de Paris devait lui faire.

Cela étant, l’heure n’est pas à la querelle, comme nous avons essayé de le prouver avec l’intervention de notre collègue François Marc. Cependant, il existe une certaine confusion dans les annonces du Gouvernement et du Président de la République, et cette confusion n’est pas de nature à rassurer les Français ou à redonner confiance aux acteurs économiques.

Ne nous accusez pas d’être mauvais joueurs parce que nous n’avons pas répondu à l’appel à l’union nationale. Nous n’avons jamais nié les efforts du Président de la République pour que, à l’échelon européen, la concertation et l’action globale l’emportent. Mais force est de constater que c’est plutôt le chacun pour soi qui domine.

Monsieur le ministre, c’est sur la stratégie de la France que je veux vous interroger. Les moyens d’action, on les connaît : vous avez parlé des garanties sur les actifs et de la capitalisation. À cet égard, nous avons bien noté que le Premier ministre avait annoncé la création d’une structure juridique d l’État afin de soutenir les banques « au cas où », dans la foulée de ce qui a été fait pour Dexia.

En revanche, vous avez peu parlé des produits financiers. Nous savons bien qu’il existe une bonne finance, nécessaire au développement de l’économie réelle et au saut technologique que doit accomplir notre appareil productif pour être compétitif.

Vous nous avez longuement expliqué que tout cela ne bouleverserait pas la donne budgétaire. Nous avons du mal à vous croire ! Nous savons déjà que, pour 2008, la donne n’est pas celle que vous nous aviez annoncée. Pour 2009, il n’y a aucune raison qu’il n’en aille pas de même.

Ma question est donc simple : ne pensez-vous pas que le projet de budget que vous avez présenté ici même avec Mme Lagarde le 24 septembre est complètement décalé et qu’il faudra bien que vous le refassiez d’ici à son examen par l’Assemblée nationale et par le Sénat ? Vous ne pouvez que le refaire, car, vous le savez parfaitement, en l’état, il n’est pas opérationnel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion