Qu’est-ce qu’un budget ? Ce n’est ni plus ni moins qu’une prévision. La nôtre est fondée sur des indicateurs macroéconomiques tels que, par exemple, la croissance.
Nous nous battons tous et toujours sur la question de savoir si celle-ci est bien ou mal évaluée. Pour notre part, nous avons retenu 1 % de croissance pour bâtir le projet de budget, ce qui n’est pas énorme. D’autres pensent que cette croissance sera de 0 % l’année prochaine. C’est possible, mais là n’est pas l’important. Le plus important, c’est le lien entre les recettes fiscales et la croissance. Ce lien est de 0, 8 % dans le projet de budget pour 2009. Pour cette année, il est de 1, 5 %. L’année dernière, il était de 1, 3 % et l’année précédente de presque 2 %. Nous avons donc revu de manière très prudente le lien entre la croissance et le taux d’élasticité de la recette.
Si, malheureusement, la crise s’étendait, si l’économie « réelle », comme on dit, ne redémarrait pas aussi vite que nous le souhaitons, cela pourrait être pire Mais cela pourrait aussi être mieux. Nous nous situons donc dans l’univers du possible, en restant prudents et en nous montrant vigilants.
Pour ce qui concerne l’inflation, nous prévoyons un taux de 2 % pour l’année prochaine. D’autres organismes de prévision se situent également sur cette ligne.
Par ailleurs, nous maîtrisons les dépenses. Elles sont arrêtées sur trois ans, par enveloppes et en euros. Au nom de quoi devrions-nous dévier par rapport à ce qui a été fixé à cet égard ? Elles feront certainement l’objet de beaucoup de discussions, mais elles sont notamment le fruit de la révision des politiques publiques, donc d’un certain nombre de réformes qu’il n’y a aucune raison d’arrêter.
Que peut-il arriver qui fasse que les choses se présentent différemment ? Par exemple, la dette pourrait coûter encore plus cher. Étant donné qu’elle a coûté beaucoup plus cher cette année, il y a peu de chance qu’elle coûte encore plus cher l’année prochaine. La raison en est simple : l’année dernière, nous avons connu une inflation très forte ; l’année prochaine, nous enregistrerons une inflation moins forte.
Notre pays pourrait également décider de dépenser plus. Mais une réponse aussi « extra-ordinaire » exigerait un débat tout aussi « extra-ordinaire ».
En l’état, le projet de budget correspond donc bien à la réalité. Il est construit pour s’inscrire dans une trajectoire qu’il ne faut pas remettre en cause et qui est très importante pour les finances publiques. Pour autant, nous ne nous interdisons en aucune façon de revoir nos décisions en fonction d’autres indicateurs.