Intervention de Christine Lagarde

Réunion du 25 juillet 2007 à 15h00
Travail emploi et pouvoir d'achat — Discussion d'un projet de loi déclaré d'urgence

Christine Lagarde, ministre :

... qu'il nous rassemble tous et pour qu'il paie.

S'agissant, ensuite, de l'impératif économique, aujourd'hui plus que jamais, le travail constitue pour notre pays la clé de son avenir dans le jeu de la mondialisation.

Nous sommes, certes, dans une société industrielle, mais aussi, de plus en plus, dans une société de services, une société d'innovation et de création, une société où le développement de la haute technologie s'accompagne d'un besoin critique et grandissant de compétences, d'expériences, d'expertise.

Nous sommes dans un monde hautement concurrentiel, où il nous faut faire le pari de l'excellence. Les femmes et les hommes de l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud et de la Chine ne ménagent pas leur peine. Ils connaissent des taux de croissance souvent bien plus élevés que le nôtre. Ils sont engagés dans le train de l'excellence dans des domaines que, parfois, nous ne soupçonnons pas encore. La course est lancée ! Nous ne devons pas rester les bras croisés, à observer leurs taux de croissance à deux chiffres, taux qui s'envole à 11 % pour la Chine, laquelle maintient cet objectif pour les années à venir et devient la troisième puissance économique mondiale.

Pour la première fois, en 2006, la diminution de la quantité d'heures travaillées en France n'est plus compensée par des gains de productivité horaire. Comment peut-on encore croire, dans ces conditions, que travailler moins permet de travailler mieux ? Les chiffres nous prouvent que ce n'est plus possible aujourd'hui.

À nous de prouver que travailler plus permet non seulement à chacun de gagner plus, mais aussi à la France de gagner le pari de la mondialisation.

Confiance, croissance, emploi : tels sont les trois principes qui guideront notre action et qui permettront à notre pays de regagner le sens du travail.

Contrairement à ce que l'on a pu lire ici ou là, sous la plume des uns ou des autres, ces principes concernent tout le monde.

S'agissant des plus défavorisés, bénéficiaires des minima sociaux, nous allons mettre en place un revenu de solidarité active, le RSA, destiné à rendre attractif le retour au travail : un travailleur ne doit plus jamais être traité de « travailleur pauvre » ; une mère célibataire en situation difficile, qui parvient à se remettre au travail, doit voir ses revenus augmenter réellement, et non pas diminuer car elle perdrait le bénéfice de revenus versés au titre des minima sociaux. M. Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, vous présentera le détail de ce dispositif.

Bien au-delà du RSA, ce projet de loi, je veux le répéter ici, s'adresse à tous, et particulièrement aux classes moyennes, à ces quatre cinquièmes de la population qui ont vu leur niveau de vie stagner ces dernières années.

Les principales mesures de ce texte que nous soumettons à votre sagacité couvrent les différentes étapes du travail tout au long de la vie. Car travailler, c'est d'abord étudier, puis gagner de l'argent avec son travail, ensuite dépenser l'argent gagné et, enfin, transmettre les fruits d'une vie de travail.

Ces quatre étapes, je vais les parcourir avec vous.

La première étape, c'est étudier. Mes collègues de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur s'emploient déjà à faire du système éducatif un véritable vecteur de l'égalité des chances.

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