Et vous parliez tout à l'heure, madame la ministre, de morale !
S'agit-il de créer des emplois ? M. le rapporteur général lui-même ne semble pas convaincu puisqu'il concède, dans son rapport écrit, qu'il est « difficile de distinguer les créations d'emplois de l'augmentation du nombre d'heures supplémentaires ».
S'agit-il de créer ce fameux choc de confiance que vous appelez de vos voeux pour renouer avec la croissance ? C'est l'objet de ma deuxième réflexion au sujet de l'économie.
Nous ne contestons pas au Président de la République nouvellement élu et à la majorité qui le soutient de tenter un « pari » économique. Il est normal qu'en politique on sache prendre un risque. Encore faut-il qu'il soit mesuré et non hasardeux.
Du reste, le terme « pari » me paraît inapproprié, car il renvoie à la notion de jeu. À l'heure de l'interpénétration des économies, d'une mobilité des capitaux jamais atteinte, d'une masse de liquidités phénoménale - fonds souverains, private equity, fonds d'investissements, fonds de pensions -, dans un monde sans aucune régulation, l'expression de « guerre économique », si elle n'avait été autant galvaudée, m'aurait paru mieux convenir.
En effet, nous voyons s'affronter des continents, des État, des entreprises. Pour finir, des millions d'hommes et de femmes sont laissés sur le côté du chemin, car les hommes et les femmes, à la différence des capitaux ou même des machines, ne peuvent se déplacer, ni à la même vitesse ni sur la même superficie.
De surcroît, madame la ministre, dans cette guerre économique, vos propositions ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Il ne me revient pas ici de décider du qualificatif qui s'attache à ce « paquet fiscal ». Est-ce une politique de l'offre ou de la demande ? Je pense que ces éléments fiscaux hétéroclites ne constituent pas une politique économique.