Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 25 juillet 2007 à 15h00
Travail emploi et pouvoir d'achat — Discussion générale suite

Photo de Nicole BricqNicole Bricq :

Dès lors, on peut s'interroger : s'agit-il d'opérer une pression telle qu'elle justifierait des coupes fortes dans les dépenses publiques, particulièrement en s'attaquant aux dépenses d'intervention et aux crédits d'investissement, comme l'a laissé entendre hier M. le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique ? Ce serait une première dans notre économie ! On comprendrait alors mieux pourquoi, lors du débat sur l'autonomie des universités, vous n'avez pas voulu vous engager dans un collectif budgétaire.

Ma troisième réflexion a trait aux moyens budgétaires, et plus largement aux finances publiques.

Que n'a-t-on entendu dire, sur ces travées, au sujet de la nécessité de s'engager fermement pour atteinte ce double objectif : revenir durablement en-dessous des 3 % de déficit et ramener la dette en-dessous de 60 % du PIB !

L'habile communication du Président de la République lors de sa participation à l'Eurogroupe, au début du mois de juillet, ne peut faire oublier que, à l'issue des négociations, la France s'est engagée par écrit à revenir à l'équilibre budgétaire d'ici à 2010 et qu'elle ne pourra se prévaloir de la clause permettant à un pays engageant des réformes structurelles pour renforcer sa croissance potentielle de bénéficier des dérogations.

Du côté gauche de l'hémicycle, nous comprenons trop bien ce que cela signifie ! Non seulement vous privez la puissance publique de toute marge de manoeuvre pour financer l'avenir, mais, d'ici peu, quand il faudra remettre la feuille de route à Bruxelles, nous savons que la facture se paiera par une augmentation des prélèvements, notamment des prélèvements sociaux. Que vous les rebaptisiez « franchises » ne changera rien à l'affaire !

Nous n'oublions pas, par ailleurs, la promesse du candidat de l'UMP en début de campagne présidentielle de baisser le taux des prélèvements obligatoires de 4 points. Cela représenterait quatre fois le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche ou une réduction de 50 % des dépenses de santé.

Au demeurant, aucun pays n'a atteint cet objectif, pas même le Royaume-Uni de Mme Thatcher !

Nous pressentons que les coupes dans les budgets se traduiront par une baisse des services publics, qui sont la seule richesse des pauvres. C'est pour cela que la dette est leur ennemi ; en l'aggravant, vous les pénalisez une fois encore.

Alors, restent les ventes d'actifs que vous avez engagées et celles que vous ne voulez pas encore avouer ; je pense aux entreprises du secteur énergétique.

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