On m'a expliqué que ce dispositif coûterait plus cher au département et que, dans un certain nombre de cas, il pourrait avoir pour effet pervers d'assurer aux bénéficiaires du RMI et autres allocations des revenus supérieurs à ceux des salariés rémunérés au niveau du SMIC.
Comprenez qu'il est un peu difficile, pour un président de conseil général, d'aggraver l'impôt sur les ménages - nous n'avons plus désormais la faculté de faire évoluer la taxe professionnelle -, quand beaucoup de contribuables ont des revenus très modestes, pour donner à ceux qui perçoivent le RMI plus qu'aux salariés qui sont rémunérés au SMIC.
L'idée de garantir une réelle amélioration de leurs revenus aux personnes qui reprennent un travail est intéressante, c'était d'ailleurs un engagement de campagne du Président de la République, mais il insistait également sur les devoirs qu'impliquent ces nouveaux droits. Or, plus personne ne parle de ce deuxième volet !
En tant que président de conseil général, je peux vous assurer qu'il est impossible de faire reprendre le chemin du travail à ceux qui s'en étaient écartés sans poser un certain nombre d'exigences, sauf à laisser les personnes dans l'idée qu'elles ont des droits, mais aucune obligation, comme c'est hélas ! le cas pour l'instant. Lundi dernier, quand je posais cette question à mes collaborateurs, l'un des participants à la réunion m'a expliqué qu'il avait proposé un travail à un bénéficiaire du RMI qui lui aurait répondu : « Laisse-moi d'abord finir mes deux chantiers »...
Je souhaite simplement que tout le monde se souvienne, comme l'avaient d'ailleurs rappelé les deux candidats à l'élection présidentielle, Mme Royal et M. Sarkozy, que l'on ne saurait affirmer des droits au bénéfice de certaines personnes sans préciser les obligations qui en découlent à l'égard de la collectivité.
Madame la ministre, j'en arrive à l'essentiel de mon propos, qui vous concerne. J'adhère à la ligne de fond de votre texte : il faut effectivement encourager le travail par une meilleure valorisation financière et la création d'un espace de liberté à l'intention de ceux qui ont l'envie de travailler.