Soit ! M. About, quant à lui, a jugé nos prévisions quelque peu exagérées.
Certes, on peut gloser indéfiniment sur des prévisions économiques, mais je suis persuadé, pour ma part, que les nôtres sont tout à fait crédibles. L’avenir rendra son verdict, comme toujours. En tout état de cause, le rôle du Gouvernement n’est pas d’afficher un pessimisme absolu, de tout peindre en noir, ou à l’inverse en blanc lumineux ! Nous avons essayé de trouver un équilibre.
Ainsi, pour 2010, nous avons construit le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale sur une hypothèse de croissance de 0, 75 %, aujourd’hui dépassée puisque les dernières prévisions de croissance de la Commission européenne s’établissent à 1, 2 % pour la France, certains économistes – dont ceux du FMI – annonçant même un taux supérieur. Nos prévisions ne sont donc pas totalement décorrélées de la réalité : elles sous-estiment peut-être même ce que sera le taux de croissance en 2010, le Premier ministre ayant déclaré avant-hier qu’il se situerait plutôt entre 1 % et 1, 5 %.
Quoi qu’il en soit, nous avons construit les budgets de l’État et de la sécurité sociale sur l’hypothèse d’un taux de croissance de 0, 75 %. Il est d’ailleurs assez difficile d’en tirer des conséquences immédiates en termes de recettes, car nous ne connaissons pas toujours leur élasticité dans une période aussi agitée que celle que nous vivons. Nous avons pu observer, avec la récession, une chute des recettes supérieure à la baisse du PIB ; nous pouvons espérer que, avec la reprise, l’élastique remontera rapidement !