Monsieur le ministre, mes chers collègues, je ne suis pas ici le meilleur spécialiste de la lutte contre le dopage. En revanche, je sais que le mieux est l’ennemi du bien. Or, en surchargeant le dispositif, nous risquons de fragiliser fortement la compétitivité toute relative du système français de jeux en ligne à l’égard de la concurrence européenne et de constater tendanciellement une perte de recettes et la multiplication des comportements d’évasion.
C’est la raison pour laquelle, monsieur le ministre, je suis sensible à votre engagement de donner à l’Agence française de lutte contre le dopage les moyens dont elle aurait pu bénéficier si le dispositif du droit à l’image collective des sportifs professionnels, que nous avons par ailleurs condamné, avait été maintenu.
Je partage totalement le point de vue qu’a fait valoir le président de la commission de la culture, M. Jacques Legendre, par ailleurs membre du groupe UMP, dans sa lutte énergique contre le dopage. Mais, même si je remercie M. le rapporteur pour avis d’avoir porté le message de la commission de la culture, ce rendez-vous financier n’est pas, à cet instant, le bon. C’est la certitude de l’engagement du Gouvernement qui compte le plus à nos yeux.
Monsieur le ministre, nous avons l’habitude de nous retrouver assez souvent dans cet hémicycle. J’en suis donc certain, vous savez que vous ne pourrez pas éviter ce rendez-vous sur les moyens financiers de l’Agence française de lutte contre le dopage.
C’est la raison pour laquelle je demande à mes collègues de la majorité, avec beaucoup de gravité, de soutenir le Gouvernement et de bien vouloir repousser cet amendement. Celui-ci est certes séduisant – preuve en est qu’il a été défendu par Ambroise Dupont – et légitime, mais la mesure pourrait être contre-performante dans le contexte économique d’ouverture du secteur des jeux en ligne et produire des effets négatifs à court terme.
De plus, nous devons tenir un délai, et toute discussion nouvelle risque d’aboutir à cette situation absurde dans laquelle la volonté de faire mieux encore nous priverait d’avoir un système opérant à temps.