Intervention de Thierry Breton

Réunion du 15 juin 2006 à 9h30
Politique énergétique de la france — Débat sur une déclaration du gouvernement

Thierry Breton, ministre :

On peut le regretter, mais c'est ainsi !

Face à ce constat, Gaz de France doit donc pouvoir s'adapter, en trouvant les alliances qui seront les meilleures pour l'entreprise. Elles ne seront possibles que si GDF dispose d'une liberté suffisante sur son capital.

Ce constat, Gaz de France l'a partagé à l'automne dernier avec le groupe Suez, qui parvenait aux mêmes conclusions pour sa propre situation.

Conscients de ces défis stratégiques, Gaz de France et Suez ont amorcé, dès l'automne 2005, en vue d'une coopération industrielle des discussions qui ont déjà débouché sur un premier accord relatif à la production électrique dans le sud de la France.

Il est rapidement apparu qu'un rapprochement plus étroit avec Suez permettrait à Gaz de France de compenser ses faiblesses stratégiques, tout en conservant la maîtrise de son développement par un mariage entre égaux. Du point de vue de Gaz de France, l'alliance avec Suez est la meilleure perspective stratégique en raison d'une complémentarité géographique et technique parfaite et sans destruction d'emplois, au contraire.

En devenant le premier fournisseur de gaz en Europe, le nouveau groupe deviendrait incontournable pour les producteurs, ce qui lui offrirait les meilleures perspectives pour acheter du gaz dans les conditions les plus compétitives et, ainsi, mieux servir ses clients. Il serait également en mesure de mener une politique d'investissement encore plus volontariste dans l'amont gazier. Il aurait enfin une capacité équilibrée en électricité et en gaz, ce qui constitue un atout considérable pour ses clients.

Suez et Gaz de France se connaissent bien, depuis longtemps, ont des cultures d'entreprise proches et partagent déjà un grand nombre de valeurs, notamment celles de service public, qui sont fondées sur une activité reposant largement sur des délégations de service public. À ce titre, je le dis solennellement, toutes les missions de service public de Gaz de France dans le domaine de l'énergie et de Suez dans le domaine de l'eau seraient naturellement maintenues.

Ces deux entreprises, compte tenu des complémentarités exceptionnelles qu'elles présentent, ont rapidement été convaincues que leur fusion était le meilleur projet possible.

Certes, nous aurions pu procéder autrement, en commençant, par exemple, par des participations croisées. J'ai d'ailleurs étudié une telle possibilité. Finalement, considérant la force d'un tel projet, Gaz de France et Suez ont préféré proposer une fusion globale. Cette option ayant été retenue, nous sommes désormais engagés dans cette voie.

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