Intervention de Jean-Pierre Plancade

Réunion du 10 juin 2009 à 14h30
Débat sur le service civil volontaire

Photo de Jean-Pierre PlancadeJean-Pierre Plancade :

Ces projets peuvent s’inscrire dans six grands secteurs : assistance à la personne, protection civile, environnement, patrimoine, éducation et service à l’étranger.

En 2006, 2 800 structures étaient déjà inscrites dans le dispositif et proposaient plus de 57 000 postes de volontaires ; 112 457 jeunes avaient été candidats. Compte tenu des disponibilités budgétaires, 45 890 volontaires ont été retenus, soit 10 % de la classe d’âge. Je profite de la présence dans l’hémicycle du président de la commission des finances pour citer ces quelques chiffres. Connaissant son souci constant de tenir compte de la dette et du déficit budgétaire, je veux lui montrer que la modération n’empêche pas de mener des actions.

Qu’est-ce qui explique ce succès ? Comment s’en inspirer pour développer notre service civil volontaire qui ne connaît pas pour l’instant un franc succès, comme l’ont rappelé les orateurs précédents et mon éminent collègue Yvon Collin ?

En France, dès la suspension du service militaire, le principe d’un service civil volontaire de substitution était déjà posé. L’idée de rendre obligatoire ce service a rapidement été écartée, ce dont, pour ma part, je me réjouis.

Malheureusement, il a fallu attendre la loi sur l’égalité des chances à la suite de la crise des banlieues pour que le service civil volontaire soit institué de façon plus claire. Dès lors, le dispositif s’est voulu plus lisible et plus accessible. Pour autant, le succès n’est toujours pas au rendez-vous.

Aujourd’hui, alors que la crise frappe sans pitié dans notre pays une jeunesse à la recherche de repères et en mal de citoyenneté, nous avons pour devoir d’améliorer ce dispositif.

Les jeunes doivent pouvoir bénéficier de l’expérience extraordinaire d’un service que l’on doit qualifier, selon moi, de « civique ». Sur ce point, je suis d’accord avec la proposition de M. Collin. Ce service doit être un moment privilégié pour sensibiliser les jeunes à l’idée de nation, pour développer leur sens de la citoyenneté et pour parfaire leur éducation civique.

Dès lors, ce service doit porter le nom de « service civique ». Actuellement, la lourdeur des procédures, la complexité du financement, l’absence totale de visibilité du volontariat, auprès tant des jeunes que de leur entourage, y compris professionnel, empêchent le développement de ce service.

Il faut absolument rendre le service volontaire plus attractif. Cette entreprise doit avant tout passer par le développement de la visibilité de ce service en permettant la reconnaissance et la valorisation de l’expérience. Ce point est indispensable pour que le service volontaire tente et attire les jeunes.

Les modalités pratiques retenues jusqu’à maintenant sont à l’origine de l’échec du dispositif actuel.

Monsieur le haut-commissaire, qu’envisagez-vous aujourd’hui pour encourager notre jeunesse, sans la contraindre, à se mettre au service de la société ? Je sais que vous y êtes personnellement très attaché.

Quelles seront demain les nouvelles modalités d’un service civique renouvelé, réhabilité et renforcé ? Nous attendons avec impatience vos propositions, car l’enjeu est de taille.

J’ai entendu comme vous tous ceux qui sont intervenus. Je sais aussi par avance, pour les avoir fréquentés pendant très longtemps, ce que les orateurs suivants vont dire. Globalement, nous ne serons pas en désaccord. Nous sommes tous conscients – je vous le dis en ma qualité de parlementaire – que les jeunes de ce pays doivent se retrouver quelque part, à un moment donné, pour faire quelque chose, que l’on appelle cela « service civique » ou autrement. Ils doivent ainsi rendre à la République ce service qu’elle leur a offert depuis leur naissance.

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