Intervention de Martin Hirsch

Réunion du 10 juin 2009 à 14h30
Débat sur le service civil volontaire

Martin Hirsch, haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, haut-commissaire à la jeunesse :

Ce service est presque exclusivement associatif : 96 % des structures d’accueil sont des associations. La moitié de ses missions durent neuf mois. Il est plus ou moins actif selon les régions. Les jeunes qui l’ont rejoint ont entre dix-huit et vingt-cinq ans. On constate également qu’il est socialement discriminant, mais pas dans le sens évoqué par certains d’entre vous : globalement, le service civique attire davantage les jeunes de milieux plutôt favorisés et d’un bon niveau d’études mais il reste peu attractif et peu accessible pour des jeunes de milieux modestes.

Il existe des tentatives pour inverser cette tendance. Par exemple, l’association Unis-cité, que vous avez évoquée, a pour viatique de rassembler des équipes de jeunes d’origines différentes pour favoriser la rencontre sociale.

D’une manière générale, le service civique apparaît quantitativement insuffisant et qualitativement peu mixte socialement. En revanche, il convient de souligner un taux de satisfaction inouï : 93 % des personnes qui ont effectué un service civil en sont satisfaits et 90 % voudraient le recommander à des amis. Les témoignages sur le service civique sont à cet égard tout à fait convaincants.

Après avoir constaté que, faute de crédits suffisants, le service civil était effectivement peu développé, nous nous sommes permis d’utiliser le fond d’expérimentation pour la jeunesse créé par le Sénat, ce qui nous permettra de maintenir le dispositif en 2009 et de relancer le recrutement qui avait été stoppé il y a quelques mois. La démarche conduite est expérimentale et nous soutenons notamment un projet de la Ligue de l’enseignement qui a pour objet, suivant le type d’encadrement du service civique, de voir, un an, deux ans ou trois ans après leur mission, ce que les jeunes sont devenus.

Que proposons-nous ?

Tout d’abord, nous pensons que le service civique doit être volontaire. Il nous paraît en effet difficile, d’autant que nous nous efforçons tous de définir une politique cohérente de la jeunesse, de faire peser une obligation supplémentaire sur les jeunes alors même que la société n’est pas capable de tenir les engagements qu’elle a à leur égard.

Mettre en place un service civique obligatoire serait adresser aux jeunes un signal contre-productif. Il vaut mieux que le service civique soit volontaire et que, débordé par son succès, il soit ensuite étendu et rendu systématique

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