Intervention de Martin Hirsch

Réunion du 10 juin 2009 à 14h30
Débat sur le service civil volontaire

Martin Hirsch, haut-commissaire :

Ce n’est pas une boutade, c’est au contraire très sérieux. Il faut inciter celles et ceux qui, en leur temps, ont bénéficié des Trente Glorieuses à d’autres formes d’engagement, notamment en aidant les jeunes à s’engager à leur tour.

Le service civique doit pouvoir remplir un certain nombre de missions. Il doit permettre de mobiliser des jeunes sur des missions dites ponctuelles et urgentes. Dans une société susceptible de connaître des crises majeures, entre le système de gestion de crise et le service civique, il doit y avoir une passerelle. Lors de catastrophes, on doit pouvoir mobiliser le service civique. Après une tempête, par exemple, on devrait, dès le lendemain, voir des jeunes accomplissant leur service civique aux côtés des professionnels sur le terrain

Un autre aspect intéressant est le fait qu’un certain nombre de causes puissent inciter les jeunes à s’engager dans le service civique. Il faut que nous demandions aux jeunes, qui souvent jugent notre société injuste, quels sont les trois ou quatre sujets sur lesquels le service civique doit se mobiliser.

Certains d’entre vous ont évoqué les sans domicile fixe, les centres d’hébergement, les personnes âgées, handicapées, l’environnement. Ainsi, aujourd’hui, seuls 185 jeunes effectuent des missions de service civique en lien avec l’environnement alors que les besoins en ce domaine sont considérables. Il ne faut pas se borner au nettoyage des rivières ; il faut aussi voir ce qu’il est possible de faire en matière d’économies d’énergie. Il existe de nombreuses missions dans le domaine de l’environnement sur lesquelles les jeunes pourraient se mobiliser.

Le service civique volontaire, dès lors qu’il est indemnisé, bien identifié comme servant un certain nombre de causes, doit également être valorisé. Le jeune qui aura effectué un service civique pourra le faire reconnaître à l’université. Il doit être un atout qui facilite l’insertion professionnelle et devra être pris en compte pour la retraite. Ces éléments doivent être inscrits dans la définition même du service civique. On répondrait ainsi à l’aspiration des jeunes et à notre projet de société.

Plusieurs d’entre vous ont affirmé que, si le service civique ne s’était pas assez rapidement développé, ce n’était pas en raison d’une insuffisance de moyens mais par manque de volonté politique. Quand la volonté existe, les moyens suivent, ont-ils dit. Soyons réalistes, c’est aussi une question d’argent ! Si les différentes causes sur lesquelles je travaille – je pense en particulier à la pauvreté, l’autonomie des jeunes, le développement de l’alternance – ne dépendaient pas des moyens, les problèmes seraient déjà réglés.

Au-delà de la volonté politique et de la clarté du projet se pose aussi la question des moyens. Actuellement, je me bats pour obtenir les crédits nécessaires et je vous assure que c’est une bataille à l’arme blanche, quelle que soit la volonté politique qui l’anime.

Nous n’avons plus le droit de décevoir ni celui de faire des annonces générales qui, faute de moyens, ne seraient pas suivies d’une mise en œuvre effective.

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