Intervention de Léon Bertrand

Réunion du 9 décembre 2004 à 11h00
Loi de finances pour 2005 — Iv. - tourisme

Léon Bertrand, ministre délégué :

Je voudrais maintenant donner quelques éléments de réponse aux différentes questions qui m'ont été posées.

M. Foucaud s'est tout d'abord ému de la baisse des crédits consacrés au tourisme dans les contrats de plan Etat-région. Je profite de cette occasion pour indiquer que cette diminution ne concerne pas que le seul secteur du tourisme ; elle est en effet quasiment générale. Quoi qu'il en soit, l'Etat a toujours tenu ses engagements et il les tiendra encore à l'avenir, même si nous traversons actuellement une période un peu difficile.

Par ailleurs, vous avez évoqué, monsieur Foucaud, les coûts liés à l'installation de mes services dans la nouvelle Maison du tourisme. Ce déménagement représente en effet une dépense très importante, mais qui ne se renouvellera pas ; elle revêt donc un caractère exceptionnel. Je mettrai en regard le bénéfice que nous tirerons de cette opération en matière de lisibilité de notre action, d'une part, et les économies d'échelle et les gains d'efficacité qui seront obtenus grâce à la réunion des services dans un même lieu, d'autre part.

En ce qui concerne le projet de loi de finances rectificative, j'ai déjà indiqué qu'il permettra d'accroître très significativement le montant des crédits, à condition bien entendu que le Parlement l'adopte, comme je l'espère de tout mon coeur

Vous avez enfin exprimé votre préoccupation s'agissant de la pérennité des emplois à l'AFIT. Nous sommes en train de créer un pôle tout à fait unique. J'ai reçu, à plusieurs reprises, les représentants syndicaux des personnels des différentes structures concernées. Nous sommes en voie de leur apporter les assurances qu'ils souhaitent : il n'y aura pas de rétrogradations !

Pour sa part, M. Ginésy a évoqué les crédits inscrits aux contrats de plan Etat-région. La situation est difficile, mais l'Etat tiendra, là aussi, ses engagements.

M. le rapporteur pour avis a déposé un amendement tendant à prévoir que le Gouvernement produira un rapport permettant d'évaluer l'état d'avancement et les effets de l'application du programme de consolidation des hébergements de tourisme social. C'est une idée que j'approuve sans réserve. Nous pourrons ainsi non seulement évaluer un dispositif dont la mise en oeuvre touche à son terme, mais aussi savoir s'il convient de poursuivre dans cette voie ou de prévoir des ajustements.

Vous avez exposé, en outre, les difficultés rencontrées par les agences de voyage. Comme vous l'avez rappelé, nous avons d'ores et déjà réagi, puisque l'AFIT met actuellement en place un tableau de bord visant à aider cette profession à se réorganiser. Une telle mutation nous paraît nécessaire, et nous avons prévu 100 000 euros de crédits pour l'accompagner.

Par ailleurs, nous étudions avec les professionnels concernés comment trouver d'autres plans de charge. A cet égard, le marché franco-français présente un potentiel tout à fait intéressant.

En tout état de cause, comme j'ai eu l'occasion de le dire récemment devant les représentants des agents de voyage, même si nous assistons à une évolution très forte des métiers due au développement du recours à Internet, il n'en demeure pas moins que la clientèle touristique demande aujourd'hui de plus en plus du « sur-mesure ». Il y a là des marges de manoeuvre dont pourront tirer parti les agences de voyage.

Mme Demessine a soulevé un certain nombre de problèmes. Elle a notamment relevé que, à l'époque où elle occupait les fonctions qui sont aujourd'hui les miennes, les crédits alloués au tourisme atteignaient quelque 100 millions d'euros. Le projet de budget que nous examinons semble certes beaucoup plus modeste, mais je rappelle encore une fois que nous avons hérité d'une situation assez difficile. Nous revenons donc de loin.

Surtout, ce qui importe à nos yeux, c'est moins le niveau d'un budget que l'efficacité des actions que nous menons. Depuis deux ans et demi, une série de mesures arrêtées lors des comités interministériels, le plan qualité France, le plan marketing, témoignent, au-delà du simple affichage de crédits, de l'existence d'une volonté politique de s'adapter à un monde qui bouge en permanence. A cet égard, je crois que le ministère du tourisme consent des efforts dignes d'être soulignés.

Par ailleurs, madame Demessine, vous avez estimé, à juste titre, que notre position de leader dans le domaine touristique nous conférait des responsabilités. Eh bien ! nous les assumons, notamment en matière de tourisme durable, tant il est vrai qu'une meilleure répartition de la clientèle sur l'ensemble du territoire permettra d'uniformiser la pression touristique.

Dans cette perspective, le plan marketing prévoit la mise en avant des identités régionales. En effet, nous pensons que faire du tourisme en France ne doit pas se résumer à visiter Paris et la tour Eiffel ou à séjourner à Nice, à Cannes ou en Normandie : il convient d'inciter nos visiteurs à se rendre dans d'autres régions.

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