Intervention de Bernard Vera

Réunion du 6 novembre 2006 à 15h45
Prélèvements obligatoires — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Bernard VeraBernard Vera :

J'ai bien dit que l'Allemagne s'apprête à constater cette perte de croissance !

Deuxièmement, cette disposition ne permettra pas de prendre en charge la totalité des cotisations aujourd'hui demandées aux entreprises en matière de protection sociale, à moins, bien entendu, de réduire la qualité de cette protection sociale collective !

À de multiples reprises depuis 2002, les Français ont clairement exprimé leur volonté de voir la puissance publique jouer pleinement son rôle.

D'ailleurs, les plus récentes enquêtes d'opinion mettent en cause la logique libérale qui vous anime et qui inspire, en particulier, la démarche du candidat que vous vous apprêtez à soutenir pour la prochaine élection présidentielle.

Les Françaises et les Français ne veulent pas de la rupture avec tout ce qui a participé, depuis soixante ans, aux progrès de l'ensemble de la société de notre pays. S'ils attendent une rupture, c'est sans doute avec les politiques libérales menées depuis de trop longues années !

Pour notre part, nous entendons redonner tout son sens à l'action publique, à une juste fiscalité des citoyens selon leurs revenus, et à une juste fiscalité sur les sociétés et sur les revenus financiers modulée en fonction de leur contribution au développement économique et à l'emploi.

La France a besoin d'air, de souffle, de moyens et d'audace afin que soient conduites les réformes nécessaires pour répondre aux attentes et aux inquiétudes de notre peuple.

Quel pays allons-nous laisser à la jeunesse qui a tant marqué son rejet d'un libéralisme pur et dur au printemps dernier, en se mobilisant largement contre la précarisation renforcée de l'emploi, seule solution que vous préconisiez face aux défis de la crise sociale touchant les quartiers sensibles comme les zones les plus rurales du pays ?

Quelles réponses allons-nous apporter aux défis environnementaux, à la protection du patrimoine naturel, collectif, social et économique de notre pays ?

Quelle place entend-on donner à notre pays dans le concert des Nations, pour que s'y joue de plus en plus une partition plus conforme aux exigences de développement des pays du Sud, plus respectueuse de leurs potentiels matériels et humains, et bien éloignée des aventures guerrières de M. Bush en Irak ou de la construction du mur que ce dernier entend réaliser sur la frontière mexicaine ?

Quel paradoxe ! Le partisan de la libre concurrence économique la plus débridée, du libre-échange commercial sans rivages ni frontières est celui qui fait construire la plus inepte barrière devant le flot humain de l'Amérique latine à la recherche de conditions décentes de vie et de travail !

C'est donc en ayant à l'esprit toutes ces questions que nous mènerons, lors des prochains débats fiscaux et sociaux, notre action parlementaire, en prenant à témoin l'ensemble de nos compatriotes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion