Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 6 novembre 2006 à 15h45
Prélèvements obligatoires — Débat sur une déclaration du gouvernement

Jean-François Copé, ministre délégué :

Monsieur Massion, vous le comprendrez, je ne souscris absolument pas à votre analyse. Mais on ne peut pas être d'accord sur tout !

Certes, je peux vous rejoindre lorsque vous faites référence au « bon niveau des prélèvements obligatoires ». En l'occurrence, cette approche ne nous sépare pas beaucoup. Seulement, on ne peut pas aborder ce dossier sans évoquer en parallèle le « bon niveau des dépenses publiques ». Vous voyez sans doute où je veux en venir.

Mon propos n'est pas de savoir si l'on dépense plus ou si l'on dépense moins. Comme je le disais tout à l'heure, il n'y a pas, d'un côté, « les gentils », qui dépensent plus pour faire plaisir, et, de l'autre, « les méchants », qui dépensent moins au nom d'une idéologie « ultralibérale », comme vous dites. Il y a tout simplement des responsables politiques qui essayent de dépenser le plus efficacement possible les deniers publics dont ils sont garants. Or l'unique manière de mesurer l'efficacité de la gestion publique est l'évaluation, c'est-à-dire la comparaison entre les engagements pris et les résultats effectivement obtenus.

Monsieur Massion, un jour ou l'autre, il y aura une alternance ; c'est la loi de la démocratie. Pour ma part, je souhaite que cela ait lieu le plus tard possible, alors que vous espérez que cela se produise le plus tôt possible ; c'est normal. Mais, quoi qu'il en soit, sachez que la gauche ne pourra pas revenir sur la démarche d'évaluation que nous avons introduite. En effet, celle-ci nous engage tous. Par conséquent, si nous sommes un jour dans l'opposition, nous ne relâcherons pas la pression sur cette question.

En effet, j'ai à coeur de faire preuve de vigilance quant à l'efficacité de la dépense publique. Lorsque l'on prend des engagements, on doit veiller à ce qu'ils correspondent à des résultats. La démarche folle des 35 heures n'aurait certainement pas été menée de la même manière si nous avions disposé voilà dix ans d'outils pour évaluer l'effet, en l'occurrence négatif, d'une telle mesure sur notre économie.

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