Cet amendement porte sur la question ouverte par le dispositif du bouclier fiscal, dont nous avons eu l’occasion de souligner les limites et dont la discussion de première partie du présent projet de loi de finances a fini par déterminer l’objet réel.
Le bouclier fiscal a en effet pour véritable objectif de mettre les contribuables de l’impôt de solidarité sur la fortune, bien plus que tout autre contribuable, en situation de bénéficier d’un allégement significatif de leur contribution.
Madame la ministre, vos déclarations sur le faible niveau de la grande majorité des demandes de restitution et sur le nombre élevé de petits remboursements ne font pas illusion à l’épreuve des faits.
C’est une infime minorité de contribuables – quelques centaines en 2007 – qui ont capté et capitalisé l’essentiel des restitutions accordées, tandis que les contribuables les plus modestes, pour leur part, ne faisaient que récupérer, au titre du bouclier, ce qu’ils recevaient par le passé, au titre du contentieux des impositions locales.
La discussion de la première partie l’a montré de manière éclairante, le bouclier fiscal n’a été conçu, pensé et mis en œuvre que pour revenir sur l’efficacité de l’impôt de solidarité sur la fortune, cet indispensable impôt sur le capital dont notre législation est pourvue.
Le bouclier fiscal a été peu utilisé la première année de son existence, puisque le montant de la dépense pour 2007 s’est finalement élevé à 175 millions d’euros, somme fort éloignée des 400 millions d’euros prévus à l’origine.
En 2008, malgré l’abaissement du taux du plafonnement, la progression du coût de la procédure, qui appelle d’ailleurs une information plus transparente que celle qui est aujourd’hui mise en œuvre, est moins élevée que ce qui était prévu par la loi TEPA.
On se situerait sur un montant de 650 millions d’euros, c’est-à-dire un quadruplement du montant des restitutions, montant néanmoins inférieur aux prévisions de la loi TEPA.