Intervention de Jean-Pierre Sueur

Réunion du 4 mars 2006 à 21h00
Égalité des chances — Article 24

Photo de Jean-Pierre SueurJean-Pierre Sueur :

Que M. de Robien soit partisan de l'apprentissage syllabique, c'est son problème, mais pourquoi faire reposer sa conception sur les découvertes dans la « zone grise » du cerveau et les flux chimiques et électriques, qui ne souffriraient aucune discussion ? Il n'est pas acceptable qu'un ministre se mette à faire de la politique avec une certaine idée de la science !

De la même manière, est totalement absurde l'idée selon laquelle il faudrait procéder à des dépistages systématiques, précoces, de l'ensemble des enfants, de manière à repérer, dès la première et la deuxième année, les délinquants futurs.

Je citerai ce qu'ont déclaré un grand nombre de médecins, de pédiatres, de pédopsychiatres, de professeurs d'université : « Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de la neuropsychologie comportementaliste [...]. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d'enfant risquent d'être interprétés comme l'expression d'une personnalité pathologique qu'il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie » en attendant, bien entendu, « l'administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs » !

En effet, entre l'âge de un ou deux ans et celui de quatorze, quinze, seize ou dix-sept ans, interviennent l'éducation, le développement de la personnalité, mais aussi l'action des travailleurs sociaux, des enseignants, des éducateurs et le rôle des parents. Rien n'est déterminé ! Il est donc complètement absurde de se lancer dans tous ces projets de dépistage des difficultés dès l'âge de un ou deux ans.

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