Ainsi donc est convoqué dans ce débat, pour la première fois, l'espace privé, la famille, dans sa relation avec l'espace public, c'est-à-dire l'État et les collectivités locales, puisque ce sont ces dernières qui ont aujourd'hui la charge de la protection de l'enfance. Cet espace privé est convoqué par l'intermédiaire du contrat de responsabilité parentale que vous nous proposez, monsieur le ministre.
Un contrat, qu'est-ce que c'est ?
C'est un engagement qui lie deux parties. Mais, au-delà du cadre formel, cet engagement revêt une dimension relationnelle et humaine pour les deux parties qui le contractent.
Un contrat, c'est d'abord une prise de conscience. S'engager dans un contrat de responsabilité, cela signifie être lié par la décision que l'on prend d'assumer tel engagement vis-à-vis de l'autre partie, notamment quand celle-ci est plus faible, c'est-à-dire l'enfant.
La parentalité, c'est l'élaboration du processus selon lequel un homme va devenir père et une femme devenir mère. À chaque étape de ce processus vont se construire entre parents et enfants des interactions précoces, un attachement, un « accordage affectif », comme disent certains pédopsychiatres, qui vont, si l'image parentale est sécure, permettre à l'enfant de développer une image sécure, orientée, et un environnement intérieur affectif également sécure, qu'il construira aussi à l'égard du monde extérieur.
En revanche, si l'image parentale est défaillante, cet enfant sera désorienté. Dans ce cas, soit il sera atone, soit il aura la faculté de pratiquer certains modes de violence.
Mes chers collègues, pour avoir été en charge de l'aide sociale à l'enfance pendant quinze ans à Paris §...