J’irai au-delà de la question du montant des pensions des non-salariés agricoles pour considérer le problème dans son ensemble.
Les retraités agricoles touchent des pensions très faibles, voire indécentes. Pour compléter leurs revenus, ils sont tentés de vendre leurs fermes à un prix élevé. Cela rend d’autant plus compliqué l’installation de jeunes agriculteurs, qui n’ont pas les moyens de racheter des fermes à un tel prix.
Le modèle de transmission du foncier agricole en vigueur dans les années soixante a été remis en cause, et rien n’a été fait pour faciliter l’accès au foncier pour les paysans qui souhaitent s’installer.
Le niveau de pension des retraités agricoles pose donc de graves problèmes pour la démographie agricole en général.
Du point de vue écologique, il est aberrant de freiner ainsi l’installation de jeunes agriculteurs. Empêcher les jeunes agriculteurs de s’implanter, c’est se contraindre à sans cesse importer des produits frais ou laisser l’ensemble de la production à de gigantesques groupes agro-industriels, qui n’ont que faire de la qualité des produits.
Permettre à chaque non-salarié agricole d’obtenir le niveau de pension minimal nécessaire à une vie décente lors de son départ à la retraite, c’est permettre à ces paysans de céder leur ferme à un jeune agriculteur souhaitant s’installer.