Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d'abord me féliciter du fait que le nombre de personnes tuées sur les routes françaises en 2005 est tombé, semble-t-il, sous la barre symbolique des 5 000 morts, même si c'est encore beaucoup trop.
Malheureusement, les résultats ne sont pas uniformes sur tout le territoire et, en Haute-Vienne, ils ne sont pas bons.
Si le nombre d'accidents et de blessés diminue, ce n'est pas le cas du nombre de tués. Depuis 1999, il diminuait. L'année dernière, il a augmenté. En effet, 51 personnes ont trouvé la mort en Haute-Vienne ; c'est 12 de plus qu'en 2004, soit une hausse de près de 30 %.
Monsieur le ministre, je souhaiterais vous faire part de quelques observations.
Si l'installation de radars fixes semble se traduire à l'échelon national par une diminution du nombre de tués sur les routes, il n'en est pas ainsi en Haute-Vienne. Les sept radars fixes installés à ce jour n'ont malheureusement pas empêché la hausse des accidents mortels.
Faut-il encore multiplier le nombre des radars ? Peut-être, mais à la condition de les installer dans les lieux dangereux, accidentogènes, et non pas seulement là où ils peuvent rapporter de l'argent.
Trois nouveaux radars fixes devraient être installés en 2006 en Haute-Vienne. Pouvez-vous me confirmer cette information et m'en dire plus sur le choix et les raisons de leur implantation ?
En 2005, 101 000 véhicules ont été pris en défaut sur les routes de Haute-Vienne. Quand on sait que le montant des amendes est de 45 ou de 90 euros, le calcul est simple. Cela rapporte !
Cet argent devrait servir non pas à combler les déficits de l'État - il faudrait pour cela installer un radar approximativement tous les 100 mètres ! -, mais à améliorer la sécurité des usagers, pour financer des campagnes de prévention et d'information à destination des usagers de la route, notamment les jeunes conducteurs de deux-roues.
Sur l'utilisation de l'argent rapporté par les radars, la transparence doit s'imposer.
Monsieur le ministre, il ne suffit pas d'installer des radars pour lutter contre l'insécurité routière. Il importe surtout d'améliorer le réseau routier, notamment en Haute-Vienne. Sur ce point, à l'évidence, de nombreux efforts restent à faire.
Le réseau routier haut-viennois est en grande partie inadapté par rapport à la très forte augmentation du trafic constatée ces dernières années.
À ce propos, permettez-moi de souligner que l'État n'a pas tenu ses engagements : la mise à deux fois deux voies de la RN 141 entre Limoges et Saint-Junien, de la D 2000 et de la RN 147 se fait ainsi toujours attendre. Tout le monde s'accorde pourtant à dire que ces routes sont particulièrement dangereuses. Les efforts financiers de l'État en matière d'investissements routiers ne sont pas à la hauteur des besoins.
Le transfert des routes nationales aux départements n'arrange pas la situation. La Haute-Vienne s'est vu transférer 35 kilomètres de la RN 141. Or les transferts de financement sont très largement insuffisants, alors que les coûts des travaux d'entretien et, surtout, de mise en sécurité de cette section sont très importants.
Le dernier point sur lequel je souhaite attirer votre attention concerne le nombre de motocyclistes et cyclomotoristes décédés. Onze conducteurs de deux-roues ont en effet trouvé la mort sur les routes de Haute-Vienne en 2005. C'est deux fois plus qu'en 2004 ! À l'évidence, de nouvelles campagnes de prévention et d'information, notamment en direction des jeunes conducteurs de deux-roues, s'imposent.
La sécurité routière est l'affaire de tous. Les acteurs locaux - services de l'État, forces de l'ordre, magistrats, personnels éducatifs, élus et, bien sûr, usagers - s'inquiètent de voir repartir à la hausse le nombre d'accidents mortels après cinq années de progrès en la matière.
Je souhaiterais donc savoir quelles mesures concrètes le Gouvernement entend prendre pour faire reculer de nouveau l'insécurité routière, notamment dans le département de la Haute-Vienne.