Monsieur le président, messieurs les secrétaires d'État, mes chers collègues, en ce qui concerne la mission « Développement et régulation économiques », je concentrerai mes propos sur la situation du commerce extérieur et je m'adresserai donc en priorité à vous, monsieur le secrétaire d'État chargé des entreprises et du commerce extérieur.
Je voudrais, tout d'abord, vous féliciter de la manière volontariste avec laquelle vous avez dès le début engagé votre action. Cela a été noté et apprécié par les différents acteurs, qui remarquent avec satisfaction que, si vous êtes le secrétaire d'État du commerce extérieur, vous êtes aussi celui des entreprises et de l'industrie. Cela est très important. On ne le répétera jamais assez, si l'organisation de notre dispositif d'appui au commerce extérieur a une influence sur les résultats, aujourd'hui très préoccupants, de nos performances à l'international, elle n'est ni la cause principale de cette regrettable situation ni un éventuel remède absolu.
Les vrais problèmes, vous les connaissez, monsieur le secrétaire d'État.
Ils résident, tout d'abord, dans la structure de notre industrie, qui ne profite pas de la forte demande en biens d'équipements, en machines-outils et en matériel spécialisé des pays émergents, lesquels tirent la croissance internationale.
Ils résident, en outre, dans notre présence relativement faible dans les zones à fort développement économique.
Ils résident, enfin, dans les PME qui peinent à atteindre la taille et l'organisation sectorielle leur permettant d'aller sur les marchés étrangers, à l'image, en particulier, de leurs concurrentes européennes, allemandes - on le répète à satiété ! - mais aussi italiennes.
Ainsi la nouvelle constitution de votre portefeuille vous permet de ne plus être seulement le secrétaire d'État chargé du dispositif d'appui au commerce extérieur, mais d'exercer une action sur ces facteurs, qui, on le sait, ne produira pas d'effets miraculeux dans l'immédiat, mais qui, engageant une inflexion positive, portera inévitablement, nous l'espérons, des fruits à court terme.
Je vous remercie, monsieur le secrétaire d'État, de nous dire ce que vous inspirent ces réflexions et quelles initiatives vous comptez prendre dans ce domaine.
Quant aux différentes mesures destinées, d'une part, à améliorer la compétitivité de nos entreprises et, plus précisément, nos performances à l'international, elles sont connues et souvent citées. Qu'il s'agisse des mesures prévues dans votre pacte Force 5 ou de celles qui consistent à multiplier par deux le nombre des volontaires internationaux en entreprises pour le porter à 10 000, nous ne pouvons que vous en féliciter et les soutenir, monsieur le secrétaire d'État.
Cette dernière ambition en particulier est non seulement potentiellement riche en valeur ajoutée à court terme et à plus long terme, mais elle est également mobilisatrice pour les acteurs du réseau, en particulier UBIFRANCE, et les conseillers du commerce extérieur de la France, qui devront convaincre les entreprises, notamment les PME, d'accueillir tous ces jeunes et de tirer profit de leur renfort.
Je m'autoriserai maintenant quelques voeux, voire des recommandations ou même de simples observations.
Le fonds de labellisation d'UBIFRANCE doit continuer d'être abondé. Il joue et devra jouer un rôle de plus en plus important.
Le groupe des BRIC - le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine -, c'est bien, mais il ne faut ni décourager ni oublier personne. Je pense en particulier au Mexique versus le Brésil.
Nous avons amélioré notre présence dans les foires et les salons. Il faut aller encore plus loin.
Il faut pouvoir, il est vrai, évaluer les résultats des missions économiques, mais les indicateurs d'UBIFRANCE ont quelquefois, on vous l'a dit, des effets indésirables.
Plus que jamais, enfin, il faut augmenter la dimension « PME » et « internationale » de nos pôles de compétitivité.
En ce qui concerne l'organisation du réseau et l'articulation entre les marchés étrangers et le tissu des entreprises en France, j'ai compris, monsieur le secrétaire d'État, que, outre la COFACE, vous comptez asseoir notre dispositif en France sur les chambres de commerce et d'industrie, avec le relais des directions régionales du commerce extérieur, les DRCE, articulées sur UBIFRANCE et, à l'étranger, sur les missions économiques pilotées par UBIFRANCE.
La cohérence du projet me convient, mais je regrette qu'il ne donne pas, du moins d'après ce que j'en sais, aux chambres de commerce françaises à l'étranger la place qui doit leur revenir.
Toutes, bien sûr, n'ont pas le même potentiel et ne peuvent pas offrir les mêmes services. Certaines, vous le savez, sont très performantes. Outre l'animation traditionnelle de la communauté d'affaires française, elles offrent une gamme plus ou moins étendue de prestations aux entreprises. Je citerai pour exemple la chambre de Casablanca, qui, en plus d'un enseignement professionnel qu'elle dispense, réalise en ce moment le projet d'un lycée français.
D'autres sont beaucoup plus modestes, mais la plupart, en fonction de leurs environnements respectifs, constituent un réel potentiel de valeur ajoutée pour notre présence économique dans le monde.
Au moment où, nous le savons, l'État ne peut plus tout faire, y compris à l'étranger, il serait dommage que ce bel exemple de partenariat entre le public et le privé, peu coûteux en argent public - les chambres à l'étranger doivent s'autofinancer en grande partie - ne soit pas encouragé.
Il faut, monsieur le secrétaire d'État, donner toute leur place aux chambres de commerce françaises à l'étranger dans le dispositif, en complémentarité et en synergie.
Pour cela, elles devraient être associées à la réflexion concernant la réorganisation du réseau, afin que soient définis entre les différents acteurs les rôles de chacun et que soit promu, à Paris comme sur le terrain, un esprit de partenariat que j'appelle de mes voeux, car il est conforme à l'intérêt de notre présence économique à l'étranger.
Messieurs les secrétaires d'État, après vous avoir confirmé que, avec les membres du groupe de l'UMP, je voterai les crédits de la mission « Développement et régulation économiques », j'aimerais terminer sur une note optimiste.
Les performances remarquables de nos grands groupes à l'étranger et la manière dont ils ont su s'adapter à la mondialisation et en tirer partie sont riches d'espoir quant aux ressources et aux capacités de notre pays à réussir dans la compétition internationale.
Il s'agit là, et c'est un autre défi, de faire en sorte que ces succès profitent largement à nos compatriotes, à leur emploi et à leur pouvoir d'achat. Je vous remercie.