Ils souhaitent mutualiser un certain nombre de services, créer une maison des langues ou encore développer les échanges interdisciplinaires.
Le pacte pour la recherche leur fournira un certain nombre d'outils et de cadres souples. Parce qu'elle repose sur le volontariat, la démarche adoptée devrait rencontrer un plein succès.
C'est l'occasion de souligner une faiblesse profonde du système de recherche français : l'enseignement supérieur n'occupe pas la place qui devrait être la sienne.
Le modèle anglo-saxon a fait ses preuves : l'université y est l'unité de base et la référence.
En France, l'histoire de la recherche s'est construite différemment. Les grands organismes spécialisés tels le CNRS, l'INSERM ou l'INRA, ont assuré des activités de recherche tandis que les universités exerçaient essentiellement une mission d'enseignement. La massification de l'enseignement supérieur a encore joué au détriment des activités de recherche dans les universités.
J'espère que la dynamique engagée aujourd'hui permettra d'aboutir à davantage d'autonomie pour nos universités. Je vais, comme notre collègue Jean-Léonce Dupont, citer le rapport de la Cour des comptes, qui propose que soient « franchies sans tarder des étapes préalables à l'octroi aux universités d'une autonomie de gestion accrue, condition nécessaire pour que les universités jouent le rôle qu'elles sont seules à pouvoir bien jouer pour le repérage, le soutien et la promotion des projets nouveaux ».
Sans doute ne peut-on pas aller trop vite. La création des PRES et des réseaux thématiques de recherche avancée me semble être un premier pas. Comme l'a relevé notre commission, les résultats de ces expérimentations pourront entraîner une évolution des mentalités suffisante pour que l'on puisse envisager, dès que possible, la nouvelle gouvernance dont les universités françaises ont tant besoin.
En conclusion, je noterai que ce projet de loi est une pièce d'un ensemble qui se construit par étapes. Je pense aux mesures déjà prises, nombreuses, et à d'autres, à venir, notamment pour renforcer l'attractivité de notre territoire, pour aider nos jeunes chercheurs. Dans cette réforme d'ampleur, la mobilisation de tous les acteurs est nécessaire. La commission spéciale ayant procédé à de nombreuses auditions, nous pouvons dire combien cette volonté est présente.
Cette année, pour la première fois depuis dix-huit ans, le prix Nobel a été attribué à un Français, le chimiste Yves Chauvin. Cette marque de reconnaissance de la vitalité de la recherche française et de l'excellence de ses chercheurs est un signe qui vient à propos pour nous encourager à poursuivre nos efforts et notre réflexion.