Pour retrouver notre place en Europe, trois actions doivent être engagées, me semble-t-il, qui n'apparaissent pas assez nettement dans le projet de loi.
Tout d'abord, le haut conseil de la science et de la technologie, dont le président Valade propose de fixer la composition, doit définir résolument un certain nombre de priorités, car tous les domaines ne sont pas primordiaux et tout ne peut être réalisé en même temps. Nous disposons d'atouts considérables en matière de la santé et d'environnement, me semble-t-il, et il faut développer au maximum ces deux domaines.
En effet, à l'échelon européen, nous sommes bien placés en matière de recherche sur le cancer, le SIDA ou d'autres maladies, mais aussi sur l'environnement, et sur tout ce qui excède cette notion et qui touche au développement durable, à la haute qualité architecturale, à l'urbanisme moderne, à la mixité sociale, etc. Il existe un champ qui intègre toutes ces formes de recherche, et nous avons là, me semble-t-il, des initiatives à prendre : nous devons proposer à nos partenaires européens de développer la recherche sur certains thèmes, tels que la santé ou le développement durable, sur lesquels nous disposons d'atouts et pouvons présenter des projets importants.
De même, en matière de technologie militaire. Grâce à l'agence européenne de l'armement et à l'accord conclu avec la Grande-Bretagne, nous pouvons, ici aussi, développer certains projets à l'échelle européenne.
Mais, de grâce, et c'est le deuxième conseil que je me permets de vous donner, vu mon expérience, ne passons pas notre temps à nous battre sur des problèmes institutionnels, pour savoir quels organismes décideront, financeront, évalueront, contrôleront ! Les réunions interministérielles sont parsemées de difficultés de cette sorte !
Nous devons exprimer fermement notre volonté de développer, à l'échelle européenne, certaines technologies militaires pour lesquelles nous disposons d'avantages comparatifs, et je songe non pas aux avions mais à d'autres équipements militaires, tels que fusées, missiles, etc.
De même, en matière de santé et d'environnement, nous pouvons lancer des initiatives, à partir de PRES que nous allons constituer. Par exemple, un PRES extrêmement important doit se développer dans le sud de l'Île-de-France, qui associera l'école Polytechnique, l'Institut national de la recherche agronomique ou INRA, quatre ou cinq universités et d'autres structures importantes. Nous pouvons proposer certains projets, me semble-t-il, et votre texte le permet.
Au total, monsieur le président, mes chers collègues, si je reprends mes quatre questions, il apparaît que ce texte aura pour effet d'atténuer le cloisonnement, qui est le mal français par excellence, d'améliorer en partie la formation et le statut des chercheurs, bien que vous demeuriez timide sur ce sujet, et de rendre efficaces les moyens engagés, pour peu qu'ils s'accompagnent d'une réorganisation des structures et de la mise en place de certaines formules innovantes. Grâce à ces trois éléments, nous pouvons retrouver notre place en Europe, et c'est pourquoi je voterai volontiers le texte que vous nous proposez.