Moins de la moitié des dépenses réelles sont prévues dans le budget. Or ce coût représente, depuis 1976, en euros constants 2008, près de 20 milliards d'euros, soit l’équivalent de six porte-avions nucléaires. Il pèse sur nos dépenses d’équipement, sur le maintien de nos matériels en conditions opérationnelles.
Cette dispersion de nos engagements ne s’est pas produite par hasard. Elle résulte d’une orientation diplomatique à laquelle vous avez contribué, monsieur le ministre des affaires étrangères, avec le fameux « devoir d’ingérence ». A-t-on jamais vu le faible s’ingérer dans les affaires du fort ? Ce concept, qui a trop souvent justifié un droit à deux vitesses – on l’a vu au Proche-Orient et en Irak –, a été corrigé par l’Assemblée générale de l’ONU, qui a affirmé beaucoup plus raisonnablement « le devoir de protéger ».