…même si nous sommes confrontés à la nécessité de la modernisation.
M. le rapporteur a également insisté sur le « timing » de cette réforme, et je ne peux que souscrire à ses propos. Monsieur le ministre, il faudrait opérer une bonne et vraie réforme de la fonction publique plutôt que de légiférer tous les six mois. De ce point de vue, nous aurions aimé, effectivement, attendre la publication du livre blanc de M. Silicani.
J’ai eu moi-même l’honneur d’être le rapporteur d’un texte sur la fonction publique territoriale. J’y ai pris beaucoup de plaisir, car il s’agissait d’une loi intéressante et importante. Mon collègue a déjà rapporté un autre texte sur la fonction publique d’État. Nous sommes donc bien placés pour dire que, à trop légiférer sur la fonction publique, on y perd un peu son latin. Il me semble qu’il serait préférable de tout remettre à plat une fois pour toutes !
Je souhaite maintenant revenir sur cette affaire d’intérim.
J’avoue avoir voté l’amendement qui visait à supprimer le recours à l’intérim. Certains de mes collègues m’ont alors reproché de ne pas me rendre compte des difficultés rencontrées sur le terrain, par exemple par tel petit hôpital pour trouver une infirmière. Il semblerait que l’on n’y arrive pas et que, dans ces cas-là, le recours à l’intérim soit une obligation. J’entends bien les voix qui s’élèvent en ce sens. Cependant, j’entends aussi ceux qui craignent la précarité et l’atteinte au statut de la fonction publique.
J’avoue ne pas avoir de religion absolument faite sur cette question – cela m’arrive. Je considérerai donc avec intérêt la nouvelle proposition d’encadrement de l’intérim qui nous sera faite.
On a évoqué tout à l’heure la transposition de la directive qui nous a permis de créer les CDI dans la fonction publique et d’éviter ainsi une certaine précarité. On sait, et la fonction publique d’État n’était pas étrangère à cet état de fait, que beaucoup de vacataires étaient employés constamment. Pour ma part, je connais une personne qui a été en employé en CDD pendant dix-neuf ans ! On a donc bien fait de mettre un terme à ces situations.
Cependant, même si la modernisation est une nécessité, il existe un statut de la fonction publique française. Il me semble que nous disposons là d’un bon statut : il faut le respecter, même s’il doit être modernisé.
Enfin, je reviendrai sur la fonction publique territoriale.
Ce texte encourage la mobilité. On sent bien qu’il s’agit surtout de la mobilité des fonctionnaires d’État vers la fonction publique territoriale !