Le Gouvernement émet bien sûr un avis défavorable sur les amendements identiques n° 5 et 6.
J’ai déjà eu longuement l’occasion de m’exprimer sur le fond. Il s’agit, je le répète, de procéder à une clarification : l’État actionnaire prendra ses responsabilités en choisissant la personnalité qui présidera aux destinées de l’entreprise unique de l’audiovisuel public, tout en s’entourant de la double garantie de l’avis conforme du CSA et d’un débat public au Parlement. Cette personnalité bénéficiera ainsi d'une triple légitimité.
Je souligne que le texte ne prévoit pas l’interruption des mandats en cours des différents présidents de l’audiovisuel public, qui ont vocation à exercer leurs fonctions jusqu’à leur terme.
L’audiovisuel public porte une grande ambition. Penser que les journalistes des rédactions des chaînes publiques pourraient être aux ordres serait gravement méconnaître leur esprit d’indépendance. On sait d’ailleurs qu’ils ont des opinions : une enquête réalisée par l’hebdomadaire Marianne montrait que les rédactions se situaient ouvertement à gauche. Aucune présidence n’a cherché à influer sur les rédactions ; il n’en ira pas autrement demain.
Il s’agit bien de choisir une personnalité qui viendra ensuite présenter son projet devant le Parlement lors d’un débat public permettant d’examiner sa personnalité et son parcours. C’est pourquoi le Gouvernement est favorable à l'amendement n° 2.
Toutes les garanties seront réunies pour s’assurer de la compétence de la personnalité choisie pour présider aux destinées de l’audiovisuel public. Le fait que l’État actionnaire fasse un choix n’est en soi ni blâmable ni contradictoire. J’ai évoqué à cet égard le cas d’André Rousselet, qui a dirigé avec succès Canal Plus et dont personne n’a dit qu’il était à la tête d’une chaîne socialiste.