Cette exigence doit être encore et encore affirmée et mise en oeuvre, d'où l'importance de la réserve citoyenne, qui doit être développée.
Le législateur avait voulu, en adoptant la loi de 1999, que la réserve militaire réponde au souhait et au besoin de liens forts entre l'armée et la nation.
Par ailleurs, le gouvernement de Lionel Jospin avait accompagné le processus de professionnalisation par des mesures concrètes destinées à préserver et à consolider l'esprit de défense. On peut notamment signaler l'enseignement des principes et de l'organisation de la défense nationale et européenne intégré aux cours d'histoire et d'éducation civique, la création de la journée d'appel de préparation à la défense, la réforme de l'IHEDN, transformé en 1997 en établissement public autonome, le dispositif du volontariat et le projet de désigner dans chaque conseil municipal un élu « correspondant défense ».
Voilà pourquoi la réserve citoyenne est importante. Elle doit permettre à l'ensemble des acteurs du monde de la défense de trouver de nouveaux modes d'association, de dialogue et d'action avec les Français. Ce travail doit être conduit, en particulier, avec les enseignants, les entrepreneurs et les syndicalistes. Il doit l'être aussi avec les responsables associatifs qui contribuent déjà au travail de mémoire et au maintien de l'esprit de défense, ainsi qu'avec l'ensemble des élus. Je ne souhaite pas que la réserve citoyenne finisse, au fil du temps, par disparaître.
Il faut veiller à ce que la réserve citoyenne, comme la réserve opérationnelle, recrute non seulement dans les milieux traditionnellement proches du monde de la défense, mais aussi dans ceux dont le contact avec les armées est moins naturel, assurant ainsi un rôle d'intégration des hommes et des femmes issus de l'ensemble de la société et avec des compétences variées.
Je ne peux que constater le problème toujours dénoncé et toujours d'actualité de la relation avec les entreprises et avec les administrations. Les difficultés pour les armées d'attirer et de fidéliser des réservistes trouvent aussi leur origine dans la faible implication des employeurs.
Permettez-moi d'être très sceptique quant à l'efficacité de la mesure proposée de crédits d'impôt pour les entreprises. Ce dispositif, issu d'un amendement du Gouvernement au projet de loi de finances rectificative pour 2005 voté en décembre dernier, est assez peu attractif pour les entreprises. Il faudra trouver autre chose pour les inciter à libérer leurs salariés souhaitant devenir réservistes.
Madame la ministre, pensez-vous que les associations patronales sont disposées à faire un effort ? Avez-vous les moyens de les convaincre de faire plus et mieux dans ce domaine ?
Il faudra chercher encore des possibilités d'établir un partenariat fort avec les entreprises. Mais il va aussi falloir agir à l'égard des ministères qui rechignent à autoriser les absences des réservistes ou des potentiels réservistes ; c'est un comble ! Concrètement, j'ai reçu des courriers m'indiquant qu'un important ministère, celui de l'économie et des finances, refuserait à l'avenir toute autorisation d'absence pour des périodes d'activité au-delà de cinq jours ouvrables.