Intervention de Michel Mercier

Réunion du 10 novembre 2004 à 15h00
Situation en côte-d'ivoire — Déclaration du gouvernement

Photo de Michel MercierMichel Mercier :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, c'est d'abord à nos neuf soldats décédés que vont nos pensées. Le groupe de l'Union centriste s'associe aux marques de compassion adressées à leurs familles, à leurs amis et à leurs compagnons d'armes.

L'action que mène depuis longtemps la France en Côte-d'Ivoire est courageuse et nécessaire.

Courageuse, parce qu'il n'est jamais facile d'essayer d'apporter à un pays ami tout à la fois des conseils et un soutien humain, tant militaire que civil, afin de l'aider à résoudre des problèmes qui ne sont pas forcément les nôtres et qui ne sont pas perçus, de notre part, comme ils sont vécus sur place. Par conséquent, la politique menée depuis longtemps en la matière me semble extrêmement courageuse. Quelles que soient les difficultés actuelles, il ne faut pas oublier que la Côte-d'Ivoire et les Ivoiriens sont nos amis et qu'ils ont besoin de nous.

Il y a naturellement deux temps dans l'action que mène aujourd'hui la France : l'immédiat et la préparation d'un avenir meilleur.

L'immédiat, c'est garantir la sécurité à l'ensemble des ressortissants de la communauté internationale qui vivent en Côte-d'Ivoire, et notamment à nos ressortissants. Pour en connaître quelquesuns, je peux dire que nombre de Français ont envie de rester en Côte-d'Ivoire. Ils y ont construit leur vie : c'est aujourd'hui leur pays, même si la France reste leur patrie. Nous devons donc faire tout notre possible pour leur permettre à nouveau de vivre en sécurité dans ce pays où ils ont choisi de construire leur vie familiale et leur bonheur.

L'immédiat, c'est également accueillir le mieux possible les 1 350 Français qui, aujourd'hui même, souhaitant retrouver la métropole, vont revenir chez eux, et tous ceux qui suivront. C'est un devoir sacré.

Au-delà de l'urgence qui doit guider notre action, il faut aussi préparer l'avenir de la Côte-d'Ivoire.

A cet égard, nous devons d'abord dire à nos amis ivoiriens que c'est eux qui construiront leur avenir, qu'ils doivent se mobiliser pour dépasser leurs querelles et construire la paix qu'ils souhaitent.

La Côte-d'Ivoire est un beau pays, qui a de magnifiques atouts. Nous devons le rappeler aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens, et c'est une tâche immense. Ils doivent comprendre que ce sont eux qui, demain, construiront, ou non, un pays où il fait bon vivre.

Le rôle de la France est très difficile, en raison de ses responsabilités historiques. Aujourd'hui, la France n'agit pas seule ; elle intervient dans le cadre d'un mandat de l'ONU, avec l'ensemble des Etats africains qui essayent de construire les conditions de la paix.

Les accords de Marcoussis et d'Accra nous paraissent évidents. Nous savons qu'ils sont difficiles à appliquer par les Ivoiriens. Au-delà de la sécurité, qui est effectivement essentielle aujourd'hui, il faut leur faire comprendre qu'ils n'ont rien à craindre de leurs amis des autres pays, notamment de la France, et que nous pouvons, ensemble, les aider à construire la nouvelle Côte-d'Ivoire.

Dans cette optique, le travail du Gouvernement et votre action, monsieur le ministre, méritent le soutien du Parlement Français. En tout cas, vous avez le soutien de notre groupe.

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