Dans le domaine de l’éducation, y compris au niveau de l’enseignement supérieur, nous avons tout de même franchi des étapes formidables.
Pour ce qui est de l’emploi, cela a été dit, il faut poursuivre les efforts.
Mais ce débat nous donne également l’occasion de réfléchir à l’avenir et je voudrais, à cet égard, exprimer quelques préoccupations.
J’ai notamment été interpellé par les recommandations que le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a émises sur la « désinstitutionnalisation » des enfants handicapés.
Bien sûr, nous sommes tous convaincus de la nécessité de nous mobiliser pour permettre à un maximum d’enfants de suivre une scolarité dans une école normale, grâce à un soutien scolaire. Bien sûr, nous sommes tous convaincus de l’importance de l’accessibilité. Mais nous partageons la position de notre collègue Jacques Mézard : l’excès de normes peut parfois aller à l’encontre des objectifs fixés. C’est le cas ici !
Vous le savez, mes chers collègues, les parents d’enfants handicapés ont vécu et vivent un grand drame. N’ajoutons pas à ce drame la culpabilisation que certains d’entre eux pourraient éprouver parce qu’ils seraient dans l’incapacité de garder leur enfant handicapé au sein de la famille !
Il y a quarante ans, déjà, à l’époque où personne ne s’occupait d’eux, je travaillais comme neuropsychiatre dans des établissements accueillant les plus grands handicapés. Je peux dire ici que la générosité la plus totale, l’ambition la plus forte ne sont pas suffisantes : si l’on nie le fait qu’il est nécessaire d’apporter à certains grands handicapés un soutien institutionnel, aussi bien dans leur éducation que, ensuite, dans leur vie, on laisse tomber ceux qui ont le plus besoin de la solidarité ! Cela, nous ne pouvons pas l’accepter !