Intervention de Nadine Morano

Réunion du 12 mai 2010 à 14h45
Débat sur l'application de la loi de 2005 sur le handicap

Nadine Morano, secrétaire d’État :

Le regard porté par la société sur le handicap a changé. Voilà quelques années, on le cachait, car on en avait honte. La loi de 1975 a permis de modifier cet état de fait. Quant à la loi de 2005, elle a posé le principe, très important, de la citoyenneté des personnes handicapées. J’avais eu l’honneur, lorsque j’étais députée, d’animer une table ronde sur l’accessibilité. Il avait alors été rappelé que les personnes handicapées étaient des citoyens à part entière. Nous devons donc tout faire pour leur permettre de vivre normalement au sein de la cité, d’accéder à la culture, aux transports, aux vacances – j’y reviendrai ultérieurement –, à la scolarité et à la formation.

Plusieurs d’entre vous ont évoqué le problème de l’emploi des personnes handicapées. Il est vrai que leur taux de chômage est deux fois supérieur à celui des personnes valides. Quant à leur niveau de formation, il est encore trop limité : 83 % des personnes handicapées n’ont pas obtenu de diplôme supérieur au brevet d’études professionnelles.

Nous avons encore beaucoup d’efforts à accomplir, au-delà de la loi, ne serait-ce que pour casser les barrières existantes. On constate ainsi que les parents d’enfants handicapés pratiquent souvent une forme d’autocensure, car ils se demandent si leurs enfants parviendront à suivre une formation classique. Et l’on observe un phénomène identique chez les enfants handicapés eux-mêmes. L’orientation des enfants valides est déjà complexe ; pour les enfants handicapés, c’est un véritable casse-tête !

Nous avons signé une charte avec les entreprises du CAC 40, qui font figure de « locomotives », afin de faire davantage de place aux enfants handicapés. Nous serons donc présents aux côtés de ces entreprises, lors des salons spécialisés dans l’orientation, pour montrer que, en ce domaine, notre société et les entreprises évoluent.

Plusieurs orateurs ont rappelé que le dispositif de surcontribution des entreprises avait été reporté de six mois. Mais il ne s’agit que d’un délai de trésorerie.

Il était absolument légitime, en cette période de grave crise économique et financière, au moment où nous luttons pour l’emploi pour tous, de se pencher sur la situation des entreprises les plus en difficulté et les plus fragilisées par cette crise, c’est-à-dire les PME. En ne leur accordant pas ce délai de trésorerie, nous aurions compromis encore davantage le recrutement des personnes handicapées par ces sociétés. Ce report était donc nécessaire.

Monsieur Teulade, vous avez reproché à Paul Blanc de faire de l’autosatisfaction. Permettez-moi de vous dire qu’il a raison, car il s’est fortement impliqué non seulement lors de l’adoption de la loi de 2005, mais aussi sur le terrain !

Vous avez parlé des retraites pendant quatre minutes, sans émettre la moindre proposition : vous n’avez fait que passer de la critique à l’observation et de l’observation à la critique, conformément à la pratique actuelle du parti socialiste, qui ne propose rien non plus en matière de retraites !

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