Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous remercie de ces 90 heures de débat, qui s'ajoutent aux 44 heures à l'Assemblée nationale.
Personnellement, j'ai participé directement à près de 120 heures de discussion autour du thème de l'égalité des chances. Ces heures, croyez-moi, ont été enrichissantes. Elles nous ont donné une meilleure connaissance du terrain grâce aux expériences que les uns et les autres ont rapportées.
Je remercie le président du Sénat, les vice-présidents, l'ensemble des groupes - avec naturellement un sentiment particulier pour le groupe UMP -, la commission des affaires sociales, son président et son rapporteur, ainsi que l'ensemble des personnels, qui ont connu avec nous, au Sénat, des petits matins !
Je veux vous dire, en mon nom propre et en celui des cinq autres ministres concernés par ce texte - Jean-Louis Borloo, Gilles de Robien, Catherine Vautrin, Azouz Begag et Philippe Bas -, que ce projet de loi ne traduit nullement l'oubli de ce qui s'est passé en novembre, comme j'ai pu l'entendre dire.
Les problèmes de notre pays n'ont pas commencé en novembre. Ils sont le fruit d'une inégalité qui n'a pas su se résorber.
Certains, citant le président Mitterrand, ont dit que la lutte pour l'égalité était un combat. Avons-nous bien progressé dans cette lutte quand 15 000 élèves chaque année sont en errance scolaire, quand 60 000 jeunes continuent de sortir sans aucune qualification de notre système scolaire, quand 45 % des jeunes de moins de vingt-six ans accèdent un jour à l'assurance chômage, quand 50 % des jeunes de cette tranche d'âge, dans de trop nombreuses villes, dans de trop nombreux quartiers, sont au chômage ?
Avons-nous bien lutté contre l'inégalité quand des stagiaires ne voient jamais leurs stages reconnus ni indemnisés - y compris, monsieur le président de la commission des affaires culturelles, dans des maisons célèbres promptes à nous donner des leçons dans leurs journaux !