Intervention de Ivan Renar

Réunion du 16 février 2011 à 14h30
Panneaux d'agglomération en langue régionale — Discussion d'une proposition de loi

Photo de Ivan RenarIvan Renar :

Face à l’hégémonie de l’anglais, il nous faut consacrer la place du français sur l’échiquier international.

La langue française est un instrument d’unité de notre pays, depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539. Ce texte a en effet permis de garantir les droits de chacun, en imposant l’usage du français dans les tribunaux et dans les parlements.

Désormais, l’article 2 de la Constitution consacre en tant que principe de souveraineté le fait que « la langue de la République est le français », ce qui permet à la République d’assurer l’égalité devant la loi de chaque citoyen « sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

Historiquement, cette langue unique fut consacrée non sans mal, trop souvent dans une opposition violente aux langues régionales.

Mais force est de constater que la problématique n’est plus la même aujourd’hui. La France n’est pas de ces pays qui empêchent, violentent et persécutent des minorités ethniques et régionales.

J’adopte pour ma part, à l’égard des langues régionales, une neutralité bienveillante : il s’agit non pas d’imposer leur pratique et leur enseignement ou de les interdire, mais de leur donner les moyens d’exister en tant qu’éléments constitutifs de la richesse culturelle de notre pays et de son patrimoine, car les langues régionales sont, comme les autres langues, des vecteurs d’histoire, d’ouverture et d’identité. Toutefois, il ne faut pas en faire de nouveaux ferments – ils sont déjà trop nombreux ! – d’un repli identitaire.

Comme j’avais déjà eu l’occasion de l’affirmer en 2008 lors des débats sur la révision constitutionnelle, si cette diversité doit être préservée, le fait d’inscrire ces particularismes dans les principes fondateurs de la République, au sein des premiers articles de la Constitution, pourrait se révéler dangereux, car cela mettrait à mal l’unité du pays en renforçant les communautarismes.

L’article 1er de la Constitution consacre ce qui unit et rassemble et non ce qui différencie et divise.

Garantir l’expression des particularismes, oui, mais dans la sphère privée ! Il s’agit d’autoriser sans consacrer, de garantir l’unité sans pour autant uniformiser. Car l’unité linguistique signifie non pas le rejet des différences, mais la possibilité de voir émerger un espace public commun. De nombreuses langues étrangères et régionales sont pratiquées en France. Rien ne vient les entraver, mais une seule langue est reconnue : le français.

D’ailleurs, à l’heure actuelle, nous nous efforçons de promouvoir les langues et cultures locales par l’enseignement facultatif des langues régionales au lycée.

Je m’indigne bien volontiers du manque de moyens consacrés à l’éducation nationale et, donc, à l’enseignement facultatif des langues régionales et des langues étrangères autres que l’anglais et l’espagnol.

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