Ceux, jeunes ou moins jeunes, qui ont manifesté leur espérance d’une liberté nouvelle, ont peut-être été confortés dans leur démarche par le message que véhicule l’Union pour la Méditerranée.
Aujourd’hui, devant cette aspiration des peuples à la liberté et au respect des droits de l’homme, mais aussi au développement économique, il nous incombe d’affirmer plus que jamais l’exigence de renforcer la politique euro-méditerranéenne, je dirais même de mettre en place un véritable plan Marshall pour la Méditerranée, afin de répondre à leurs attentes.
Les rapports entre États sont toujours difficiles : le mérite de l’Union pour la Méditerranée est de permettre des coopérations sous-étatiques. J’ai contribué, avec mes collègues du Comité des régions de l’Union européenne, à la mise en place de l’Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne, l’ARLEM, où des élus du Nord et du Sud peuvent se rencontrer et échanger, en échappant à l’emprise des grands problèmes divisant les États. Une telle démarche de coopération sous-étatique, en complément des rapports entre États, peut aussi être un atout pour faire passer des messages.
Ainsi, j’ai eu le privilège d’être désigné rapporteur pour la gestion de l’eau à l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée. J’ai présenté mon rapport, à Rabat, devant le président de la Knesset et le vice-président de l’Autorité palestinienne, tous deux présents malgré un contexte difficile. Accepter de débattre ne veut pas dire que l’on cautionne les propos de son interlocuteur, mais c’est une marque de respect pour celui-ci.
De grands projets, tels que les autoroutes de la mer, le plan solaire ou la boucle méditerranéenne, qui permettrait de créer une dynamique nouvelle associant tous les pays, présentent des besoins de financement considérables. La création d’un fonds d’investissement vient d’ailleurs d’être annoncée, même s’il n’est pas encore alimenté à la hauteur du milliard d’euros attendu. En tout cas, une perspective est aujourd'hui tracée, et les échanges se sont multipliés.
Mes chers collègues, l’heure n’est pas aux querelles intestines ; de cette tribune, adressons plutôt un message de respect à l’ensemble des pays méditerranéens, en particulier à leur jeunesse et à tous ceux dont les espérances se réalisent tout à coup. De ce point de vue, l’UPM a d’ailleurs le mérite de relever davantage que le processus de Barcelone d’une démarche paritaire. Répondons aux attentes des peuples méditerranéens en respectant leurs choix, et assurons-les que nous sommes prêts à nous mobiliser pour leur offrir des chances supplémentaires de réussite. Leur jeunesse attend de l’Europe des signaux positifs !