Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi en préambule de remercier Bariza Khiari d’avoir pris l’initiative d’inscrire à notre ordre du jour réservé cette question orale portant sur l’avenir de l’Union pour la Méditerranée.
Évoquer la Méditerranée, en particulier ses rives sud et est et leurs relations avec le continent européen, revêt un caractère particulier en cette période.
D’un côté, nous ne pouvons que nous réjouir des mutations en cours en Tunisie et en Égypte, et qui interviendront certainement demain dans de nombreux autres pays, en espérant voir émerger de grandes démocraties. De l’autre, il faut bien l’avouer, la France et surtout l’Europe sont, hélas ! les grandes absentes de ce processus.
Nous sommes si proches et pourtant si impuissants, si proches et si maladroits, si proches et si peu crédibles… Dans ces conditions, qu’avons-nous à proposer ou à dire ?
En tant qu’Européen convaincu et qu’élu d’un département méditerranéen, je suis certain qu’il ne s’agit pas d’une simple question de proximité qui pourrait être abordée, comme certains l’ont pensé, par le biais de la mise en œuvre depuis 2003 d’une politique européenne de voisinage. Il s’agit, bien au contraire, d’un sujet de civilisation, d’une histoire commune et d’un futur partagé.
Je ne ferai pas de rappel historique sur les relations entre les pays du continent européen et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée ; d’autres, ici ou ailleurs, l’ont fait ou le feront de manière brillante. Cependant, je tiens à vous sensibiliser, madame la ministre, mes chers collègues, à la nécessité impérieuse, pour l’Europe et pour la France, de construire une communauté de destins avec les pays de la rive sud de la Méditerranée et de s’inspirer des échecs du passé pour ne plus reproduire les mêmes erreurs.
Parmi ces erreurs, il y a celle qui conduit souvent les Européens à aborder la question des relations euro-méditerranéennes de la manière suivante : « Que pouvons-nous apporter aux pays du Sud ? » Il faut désormais inverser la question et nous demander ce que ces pays peuvent nous apporter, …