Intervention de Gérard Cornu

Réunion du 16 février 2011 à 14h30
Institution d'une journée de l'amérique latine et des caraïbes en france — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Gérard CornuGérard Cornu :

Monsieur le président, madame la ministre d’État, mes chers collègues, je prends la parole avec d’autant plus de plaisir et de joie que je constate la présence, dans la tribune présidentielle, de tous les ambassadeurs des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, que je salue en cet instant.

Malheureusement contraint par un impératif horaire, je n’aurai pu intervenir dans ce débat si mon collègue Philippe Adnot ne m’avait permis de m’exprimer avant lui : je l’en remercie.

Je veux saluer tout particulièrement mon ami Jean-Marc Pastor qui, en qualité de président du Comité des célébrations du bicentenaire des indépendances des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, a pris l’initiative de marquer ce grand moment de l’histoire de ces États par le dépôt de cette proposition de résolution, consensuelle, qui a été cosignée par tous les présidents des groupes interparlementaires d’amitié des États concernés, ainsi que par de nombreux sénateurs et sénatrices.

Ce faisant, Jean-Marc Pastor a voulu marquer la volonté du Sénat de la République française de léguer aux générations futures un repère marquant l’amitié entre nos peuples. Cette initiative originale et, je le crois, sans équivalent, s’inscrit, pour ce qui concerne le Sénat, dans une démarche ancienne.

C’est en 1950 que le premier groupe d’amitié France-Amérique latine a été créé. À l’époque, la France, en pleine reconstruction, souhaitait renouer des liens que la guerre avait quelque peu distendus et, de façon visionnaire, nos collègues avaient alors estimé que la Haute Assemblée devait se doter d’instruments propres à s’ouvrir sur l’extérieur, singulièrement vers les pays qui avaient en commun un patrimoine culturel et historique éprouvé.

Depuis lors, notre assemblée a créé plusieurs groupes d’amitié pour prendre davantage en compte la montée en puissance de ces nations dans le concert mondial, et pour permettre au grand nombre de nos collègues qui portent un intérêt soutenu à ces pays, à leur culture, bien sûr, mais aussi à leur évolution stratégique, politique et économique, de s’y impliquer davantage.

En 2010, notre assemblée a tenu à célébrer avec ses moyens institutionnels, mais surtout avec la force de conviction dont elle est capable, ces grands moments que furent la libération de l’Amérique latine et des Caraïbes. Sans doute y a-t-il une part de convenance dans le choix des dates ; en effet, tout n’a pas commencé voilà exactement deux cents ans et tout ne s’est pas achevé dans le courant de la même année, loin s’en faut !

Mais il suffit de retenir que, dans les soubresauts de cette longue histoire, la France fut souvent le point de référence pour les acteurs de l’émancipation des peuples, et cela sous toutes les latitudes. La trilogie « Liberté, Égalité, Fraternité » reste, aujourd’hui encore, étroitement associée à notre pays, même si elle est devenue depuis deux siècles un héritage universel. Chacun le partage et tente de le faire fructifier à son rythme.

En ce début de xxie siècle, nous sommes particulièrement heureux de compter tous ces pays au nombre des nations qui partagent notre idéal démocratique. C’était loin d’être le cas voilà encore à peine cinquante ans !

Alors que, dans d’autres régions du monde, des peuples se soulèvent aujourd’hui pour réclamer à leur tour le bénéfice de ces valeurs fondamentales de la condition humaine, nous ne pouvons qu’approuver cette proposition de résolution, tout en formant le vœu qu’elle inspire les pays qui ne connaissent pas encore les bienfaits de telles valeurs !

Nous souhaitons donc que s’instaure dans notre pays une Journée de l’Amérique latine et des Caraïbes, qu’elle devienne, au fil des ans, un grand rendez-vous de joie et d’amitié, et qu’elle fortifie, si besoin en est, les liens forgés par l’Histoire. Voilà pourquoi, avec mes collègues cosignataires du texte et avec ceux de mon groupe, je voterai la présente proposition de résolution.

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