Il a exprimé avec un si grand talent ce que nous pensons tous que, d’une certaine façon, le fait de ne disposer que de peu de temps me semble moins grave !
J’ai souhaité cosigner, en ma qualité de président du groupe d’amitié France-Pays andins, qui réunit la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et le Venezuela, cette proposition de résolution relative à l’institution d’une Journée de l’Amérique latine et des Caraïbes en France, d’autant que l’année 2010 a été marquée par la célébration du bicentenaire des indépendances des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.
Grâce à la mobilisation de la société civile, des collectivités et des acteurs de la relation franco-latino-américaine, plus de cent cinquante projets dans les domaines artistique, économique, universitaire et du débat d’idées, ont reçu le label de ces manifestations qui ont couvert l’ensemble de notre territoire.
Ces événements ont permis de mettre en lumière non seulement les projets communs qui unissent nos pays, mais aussi la force, la richesse et l’actualité des liens entre la France et l’Amérique latine.
L’instauration de cette journée scellera ainsi l’importance des liens tissés au cours des deux siècles derniers entre ces États et la France, ainsi que la volonté de marquer de façon symbolique la force de ces relations.
Le fait de nous remémorer cette année joyeuse ne doit pas nous empêcher de nous souvenir des événements dramatiques qui ont touché la Colombie et la région de Medellìn, à la suite des accidents climatiques dont ils ont été le théâtre. En cet instant, je voudrais que notre joie ne nous empêche pas d’avoir une pensée pour tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore.
Notre compassion est profonde, en raison du grand attachement que nous avons pour l’Amérique latine. Cet attachement relève, en premier lieu, d’une empathie culturelle : la filiation entre la naissance des États de ce continent, l’esprit des Lumières et la Révolution française est une évidence naturelle. En second lieu, nous partageons le fort désir de tous ces États et de leurs peuples d’un vrai développement économique. Toutes les démocraties le savent, c’est la condition de la liberté et de la réussite dans les domaines social et éducatif.
L’amitié qui nous lie est sincère, car déliée de tout jugement sur les évolutions des différents gouvernements, qui sont le fruit de l’histoire et des situations actuelles. Nous devons absolument nous respecter mutuellement si nous voulons nous comprendre.
Cette compréhension doit nous permettre d’accepter la liberté de chaque pays de mener sa propre politique, en étant maître de son destin, particulièrement pour ce qui concerne les ressources naturelles dont il dispose.
La présente proposition de résolution exprime bien, me semble-t-il, notre aspiration à une évolution favorable des rapports entre la France et l’Amérique latine, du point de vue de la sécurité juridique, nécessaire aux échanges économiques, et, donc, à leur loyauté.
Notre compréhension mutuelle s’approfondira, enfin, grâce à la multiplication des échanges, notamment culturels et éducatifs.
Je tiens d’ailleurs à saluer la présence d’un grand nombre d’étudiants latino-américains dans notre pays. J’ai pu constater, au terme d’une brève analyse, la force des liens qui les unissaient à notre pays. Je veux y voir le fondement des relations qui devront, à l’avenir, se renforcer entre nos différents pays.
Le Sénat aborde cette proposition de résolution non seulement avec l’humilité qui convient à des rapports fraternels fondés sur le respect commun, mais aussi avec la conviction que notre amitié peut faire naître un monde plus juste et plus humain, offrant une espérance plus grande à la France, à l’Amérique latine, et à l’ensemble des habitants de notre planète.