Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 16 février 2011 à 14h30
Institution d'une journée de l'amérique latine et des caraïbes en france — Adoption d'une proposition de résolution

Michèle Alliot-Marie, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes :

Nous avons amitié et respect pour le Mexique et pour le peuple mexicain. Nous savons la gravité de la situation en matière d’enlèvement. Nous respectons l’indépendance de la justice, au Mexique, comme partout.

Notre mobilisation en faveur de Florence Cassez se fonde justement sur les valeurs de justice et d’attachement à l’État de droit que nous avons en partage.

Encore une fois, elle ne remet pas en cause notre amitié à l’égard du peuple mexicain. Elle n’entame en rien notre volonté de conforter nos liens avec les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes.

La zone Amérique latine-Caraïbes s’affirme comme un acteur majeur de l’univers multipolaire qui se dessine sous nos yeux. Nos pays partagent la même vision de la mondialisation.

La zone Amérique latine-Caraïbes est au cœur de problématiques globales : le changement climatique, qui l’affecte directement, la préservation de la biodiversité, dont l’Amérique latine détient une part majeure, la sécurité alimentaire.

Un multilatéralisme rénové doit nous conduire à apporter des réponses globales aux questions globales.

Monsieur du Luart, la France soutient l’Amérique latine sur la scène internationale. Nous voulons que celle-ci prenne toute sa place au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. C’est pourquoi la France souhaite que le Brésil en soit un membre permanent.

Qu’il s’agisse de réformer le système monétaire international, de lutter contre la volatilité des prix des matières premières ou de rééquilibrer la gouvernance mondiale, le continent sud-américain doit faire entendre sa voix. La France y travaille en coopération étroite avec les pays d’Amérique du Sud dans le cadre du G20.

Notre pays veut aussi contribuer concrètement à l’essor de la zone Amérique du Sud et Caraïbes. Le développement économique et social est à la fois la contrepartie et la condition de la stabilité. Il entraîne des besoins considérables. Pour y répondre, la France a des atouts à faire valoir. Toutes nos grandes entreprises sont présentes sur le continent, sur des créneaux stratégiques : l’aéronautique, les transports, l’énergie ou les infrastructures. Aujourd’hui, la France figure parmi les premiers investisseurs au Venezuela, en Colombie, au Brésil. Nos exportations ont augmenté de 20 % en cinq ans. Parfois, les industriels sont en avance sur les politiques. Pourtant, il reste encore du chemin à parcourir. Notre part de marché, de l’ordre de 2 %, fait de nous un acteur trop modeste. C’est l’un des enjeux de notre stratégie à l’égard de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Mesdames, messieurs les sénateurs, l’amitié entre nos pays est tout entière tournée vers l’avenir. La France doit être plus présente pour accompagner la prospérité économique de l’Amérique latine. Elle doit assurer davantage le rayonnement culturel qui est traditionnellement le sien dans cette partie du monde.

Le Gouvernement soutient donc la proposition de résolution du Sénat. La journée du 31 mai fera honneur à notre histoire commune et à nos idéaux partagés. Elle accompagnera les efforts de la diplomatie française en direction de cette région du monde. Elle sensibilisera, j’en suis sûre, nos concitoyens à la solidarité qui nous unit et à la volonté qui nous rassemble face aux défis de la modernité. §

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