Intervention de Hugues Portelli

Réunion du 13 janvier 2010 à 21h10
Évaluation de la loi sur le service minimum dans les transports — Débat d'initiative sénatoriale

Photo de Hugues PortelliHugues Portelli :

Un troisième volet de la loi concerne l’information des usagers et le remboursement des titres de transport en cas de grève.

Je dois reconnaître que l’information est correctement assurée, bien que, dans la gare que je fréquente quotidiennement, les téléviseurs soient en panne depuis environ un mois et demi… Cependant, grâce à internet, il est possible de s’informer sur la circulation des trains et les horaires en consultant des sites tels que celui du Francilien ou Abcdtrains.com.

En revanche, la loi n’est pas appliquée en matière de remboursements. De mémoire, ces dispositions n’ont été mises en œuvre qu’une seule fois dans la région parisienne, à la suite d’un mouvement social qui avait été long et massif. Mais quid des trains qui, chaque jour, sont supprimés ou arrivent en retard, ce qui oblige des usagers, dont je suis, à prévoir une marge de trois trains d’avance pour être sûrs d’être à l’heure au travail ? Ce n’est pas normal ! Certains de nos concitoyens ne disposent pas d’autre moyen de transport, d’autant que les autoroutes A 15 et A 115 sont saturées à partir de six heures et demie du matin ! Ils sont dépendants de transports collectifs dégradés, au point que les employeurs répugnent aujourd'hui à recruter des personnes habitant le Val-d’Oise, de crainte qu’elles n’arrivent souvent en retard au travail. Un tel préjudice n’est pas indemnisable ! Un certain nombre de mes concitoyens en viennent d’ailleurs à déménager afin de pouvoir trouver plus facilement un travail.

Je souhaiterais enfin aborder un point qui ne figure pas dans la loi, mais qui, comme le soulignait Catherine Procaccia tout à l’heure, prolonge notre débat.

Je partage en partie l’avis de Mme Le Texier sur l’insuffisance des investissements dans des modes de transport collectif concernant l’immense majorité de la population. Mieux vaudrait pourtant faire en sorte que les trains de banlieue fonctionnent correctement, plutôt que de réaliser des lignes de TGV supplémentaires destinées à une minorité.

Je reconnais donc, madame Le Texier, que pendant très longtemps l’État a insuffisamment investi, mais j’ajouterai que cette situation perdure aujourd’hui avec la région. En effet, si l’Île-de-France investit, elle le fait, me semble-t-il, à mauvais escient. Par exemple, on nous annonce l’arrivée de nouveaux trains Bombardier, mais ceux-ci n’ont qu’un seul étage et ne passeront que toutes les quatorze minutes aux heures de pointe, alors que la cadence actuelle est de sept minutes. En d’autres termes, nous aurons des trains plus petits et moins fréquents… Peut-être tomberont-ils moins souvent en panne, mais ce n’est pas ainsi que nous réglerons les problèmes.

À propos des dysfonctionnements que subissent au quotidien les usagers, j’observe que pour échapper aux sanctions du STIF en cas de retards, la SNCF autorise les conducteurs de train à ne pas s’arrêter à toutes les gares. De ce fait, l’horaire d’arrivée en gare du Nord ou en gare Saint-Lazare est certes respecté, mais le service public n’a pas été assuré puisque les usagers ont été laissés sur le quai ! Si de surcroît on supprime les conducteurs, comme le proposent certains de mes collègues, le problème du service public des transports en Île-de-France sera réglé !

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