Intervention de Pierre Laffitte

Réunion du 17 février 2005 à 9h30
Modification du titre xv de la constitution — Vote sur l'ensemble

Photo de Pierre LaffittePierre Laffitte :

Lors de la discussion générale, de très grande qualité comme vient de le rappeler Pierre Mauroy, nous avons tout particulièrement apprécié, comme la plupart des membres de notre assemblée, le dialogue qui s'est établi entre Pierre Mauroy et Jean-Pierre Raffarin. Il s'agissait vraiment de l'un des points forts du débat qui honore le Sénat, la République et la démocratie.

Cette révision constitutionnelle à propos de la Constitution européenne correspond à la position de la France depuis la signature du traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, puis du traité de Rome. Notre groupe, le Rassemblement démocratique et social européen, n'oublie pas que c'est un grand sénateur, un grand Européen, Maurice Faure qui, en 1957, en tant que secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, a signé à Rome ce traité, au nom de la France.

Nous disons « oui » à la Constitution européenne.

C'est, d'abord et avant tout, un oui de conviction parce que ce texte s'inscrit dans la continuité de l'héritage légué par les fondateurs du projet européen, qu'ils soient de droite, de gauche ou du centre. Cette continuité de cinquante ans est rare dans une République. Ce texte, dans lequel sont clairement définis les valeurs et les droits fondamentaux auxquels nous sommes attachés, rend l'Union plus efficace et plus proche de ses citoyens et permettra à l'Europe de prendre une plus grande dimension politique.

C'est également un « oui » de responsabilité, parce que, quelles que soient sa longueur et sa complexité, ce texte représente le meilleur compromis possible entre les vingt-cinq partenaires. Il n'est pas raisonnable d'imaginer que la France après cinquante ans d'efforts bloque ce texte. Tout ne s'écroulerait pas, mais notre refus casserait la dynamique et, dans une certaine mesure, nous reviendrions au traité de Nice et à une conception anglo-saxonne de l'Europe qui ne correspond certainement pas à notre système de valeurs. Il faudrait que cela soit clairement expliqué à tous nos concitoyens.

La France, qui a inspiré l'idée européenne, a toujours oeuvré pour son approfondissement ; elle ne peut pas aujourd'hui se replier sur elle-même.

D'ailleurs, dans leur très large majorité, nos compatriotes sont attachés à la construction européenne, même s'il y a des pollutions dans le débat politique.

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