Monsieur le sénateur, vous avez raison d’attirer l’attention sur le sort cruel qui est réservé aux chaldéens et à l’ensemble des chrétiens d’Irak. Toutes les communautés du pays sont visées, mais plus particulièrement celle-ci, puisque les chrétiens d’Irak, qui étaient environ 1, 3 million en 1980, ne sont plus que 400 000 aujourd’hui !
Les exactions que vous décrivez sont quotidiennes, poussant d’abord les chrétiens à fuir dans les pays voisins, où ils ont été pris en charge par le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies. La Syrie et la Jordanie ont consenti un très grand effort pour accueillir les réfugiés.
Pour avoir rencontré, voilà quelques mois, Sa Béatitude le patriarche des chaldéens d’Irak, je sais que la région du Nord abrite un certain nombre de chrétiens. Un religieux de haut rang y a d’ailleurs été enlevé, torturé et tué.
Nous avons l’intention d’ouvrir très prochainement un consulat dans cette région. En effet, nous sommes assaillis de demandes émanant des chaldéens et des autres réfugiés. Brice Hortefeux et moi avons décidé de leur apporter une réponse en accueillant en France, dans un premier temps, quatre cents d’entre eux, puis cinq cents. D’autres suivront, les premières familles chrétiennes étant arrivées voilà quelques jours.
Pour le moment, je ne vois pas d’autre solution que d’accueillir les plus malheureux. Cela étant, ces populations devraient évidemment être protégées en Irak, mais ce n’est, hélas, pas possible à l’heure actuelle. Afin de soutenir les chrétiens d’Irak, nous allons, comme l’ont fait d’autres pays, tels que la Suède, accroître le nombre des personnes accueillies sur notre sol, qui était jusqu’à présent très faible.
J’ajoute que, malheureusement, ce n’est pas qu’en Irak que les chrétiens sont menacés : c’est devenu une triste habitude au Moyen-Orient.